J.L. LEE/NIST.

Dans la vie de tous les jours, nous nous intéressons beaucoup plus à la notion de masse que l’on pourrait le penser : que ce soit pour nos achats (alimentaires ou non), ou tout simplement pour mesurer notre propre poids, le kilogramme est notre valeur de référence.

Mais récemment, des scientifiques du monde entier ont jugé que sa définition était bien trop approximative et ont ainsi proposé de la revoir : bien que le changement n’ait pas forcément plu à tout le monde, la majorité d’entre eux s’y sont vus favorables.

Retour sur le nouveau kilogramme qui entrera en vigueur incessamment sous peu…

Un changement à faire qui a toute son importance

Personne n’aime vraiment voir ses habitudes changer du jour au lendemain, surtout lorsqu’elles touchent à notre quotidien : même si nous ne nous sommes jamais vraiment posé la question, le fait est que le kilogramme, tel que nous le connaissons, est bel et bien obsolète.

Ainsi, il faut savoir qu’à l’heure actuelle, pour peser 1000 grammes, nous devons nous référer à un petit lingot de platine surnommé Grand K, qui se situe dans un coffre-fort à quelques kilomètres de Paris, depuis 1889.

De nombreuses copies ont beau avoir été créées et distribuées un peu partout à travers le monde, ces dernières (ainsi que le kilogramme original) semblent lentement se détériorer au fil du temps : compte tenu de tous les moyens et les connaissances en matière de physique que nous avons acquises aujourd’hui, force est de constater que le Grand K est grandement dépassé.

« En comparant le kilogramme à Paris avec tous les exemplaires du kilogramme vendus dans le monde entier, nous savons qu’il existe des divergences entre eux et entre le Grand K lui-même [depuis sa création]. Ce n’est pas acceptable d’un point de vue scientifique. Même si Le Grand K est adapté à sa mission pour le moment, il ne le sera plus dans 100 ans » a déclaré le Docteur et Responsable de la métrologie au National Physical Laboratory britannique Stuart Davidson.

BIPM

Des conséquences moins graves qu’il n’y paraît.

Devant un tel constat, les scientifiques du monde entier ont voté pour la redéfinition du kilogramme lors de la Conférence générale des Poids et des Mesures qui s’est tenue le 16 novembre 2018 à Versailles.

Cette modification à échelle mondiale se fera dans 6 mois, à partir du 20 mai 2019.

Tandis que le Grand K a déjà perdu 50 microgrammes depuis sa fabrication à la fin du 19e siècle, le nouveau kilogramme quant à lui ne risque pas de bouger d’un iota.

En effet, ce dernier se base non plus sur une matière physique palpable et dégradable, mais sur une constante parfaitement immuable et fondamentale : la constante de Planck.

D’après le Docteur Davidson, il sera « plus stable, plus précis et plus égalitaire », et pour cause : en se basant sur des lois physiques comme l’électricité et l’énergie, les risques de fluctuation ou d’approximation sont quasi-inexistants.

D’ailleurs, la précision du nouveau kilogramme est telle que la marge d’erreur de la nouvelle balance fabriquée à l’occasion (dite « de Kibble ») n’est que de 0,000 001 %.

Rassurez-vous cependant, cela ne change absolument rien pour nous : lorsque nous serons amenés à acheter un kilogramme de pommes, nous aurons toujours autant de pommes avant et après le 20 mai 2019, les pèse-personnes ne changeront pas et les mesures de nos recettes préférées non plus : la seule différence est que la nouvelle définition est « un système qui ne dépend pas de quelque chose qui date de 140 ans » comme le rappelle le Directeur du Bureau international du Poids et des mesures Martin Milton.


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