NASA

Dans le cadre des missions spatiales, les personnels au sol de la NASA qui ont la charge de préparer les vols traitent les moindres aspects techniques qui se rapportent aux missions, mais aussi les aspects humains qui concernent les astronautes eux-mêmes, dont l’état physique est observé et analysé avec beaucoup de soin et de professionnalisme.

Une étude effectuée par Satish Mehta, chercheur au Centre spatial Lyndon B Johnson aux États-Unis, a révélé que les cellules immunitaires des astronautes — qui avaient tendance à radier les virus — sont désormais moins performantes durant les sorties spatiales.

Par ailleurs, l’étude en question, publiée dans la revue « Frontiers in Microbiology » en février 2019, a poussé l’équipe de S. Mehta à conclure que les astronautes excrétaient davantage de virus de l’herpès. C’est ainsi qu’ils pensent que cela provient du stress dû à la nature de leur métier.

Il se trouve que les spationautes de la NASA sont soumis dans la plupart des cas et pendant des mois, à des conditions de vie draconiennes, dont l’exposition aux radiations cosmiques, à la microgravité, ainsi qu’aux forces G extrêmes, au décollage du vaisseau ou à l’entrée dans l’atmosphère. Toutes ces contraintes physiques, démultipliées par les effets du stress de l’isolement, du confinement dans un espace réduit et enfin les perturbations du cycle veille-sommeil.

L’investigation a conclu néanmoins que sur 89 cas examinés, seuls 6 cas ont été sujets à une éruption de l’herpès dans l’espace.

Pour ce qui est de l’exception virale, elle s’aggrave d’autant plus que les voyages durent plus longtemps encore.

Une nouvelle recherche de la NASA confirme que plus les astronautes passent du temps dans l’espace, plus ils sont prédisposés à la réactivation des virus de l’herpès, de la varicelle et du zona.

Stephanie Stoll

Les examens de laboratoire collectés auprès de plusieurs sujets, avant, pendant et après le séjour à court ou long terme dans la Station internationale, révèlent que les virus de l’herpès sont réactifs sur près de 53 % d’entre eux, sur des vols à court terme et 61 % sur des vols à long terme.

Quatre des huit virus de l’herpès humain ont pu être détectés. Ces derniers résident — inactifs — dans les cellules nerveuses et immunitaires et sont susceptibles de se réveiller à tout moment.

À l’issue du retour sur Terre, les astronautes victimes de ces phénomènes sont capables de contaminer des personnes dont le système immunitaire est fragile ou des nouveau-nés.

D’après Mehta, la solution à ces préoccupations passe nécessairement par la vaccination, qui n’existe aujourd’hui que pour la varicelle. Par contre, les recherches en la matière, faute de mise au point de vaccins appropriés, se limitent pour l’instant à l’élaboration de schémas thérapeutiques ciblés.

S’agissant de l’impact des vols spatiaux à long terme sur les cellules du système immunitaire des astronautes, la recherche s’est concentrée sur près de 6 mois de présence dans l’espace, et l’effet produit sur un type de globule blanc, qui élimine les cellules cancéreuses, dénommées NK.

En outre, c’est le cancer lui-même qui représente un sérieux risque pour les astronautes suite à des missions prolongées, qui exposent les individus aux multiples radiations, a déclaré Richard Simpson, auteur principal de l’étude et Professeur agrégé de sciences, dans un communiqué, en précisant que ce sont les cellules NK qui sont déterminantes dans la liquidation des virus. Ceci va du fait qu’à partir d’un environnement stérile, les seules infections à risques sont les virus déjà présents dans le corps des concernés, qui sont passibles de réactivation, tels que le VVZ, la mononucléose ou de l’herpès labial.

Mais la question qui se pose après tout est de savoir à quoi tiennent ces altérations des cellules NK ; selon l’étude, il s’agirait en tout état de cause du stress, mais pas seulement, puisque la microgravité et le rayonnement peuvent aussi jouer un rôle.

Les chercheurs s’activent quant à eux à trouver des solutions envisageables, en agissant sur 3 facteurs possibles, soit l’exercice, la nutrition et la pharmacologie, et ce, afin de veiller à la protection de la santé des astronautes, durant les missions spatiales, ce qui par voie de conséquence agirait sur la stimulation de la protection immunitaire…


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