Trou noir
All About Space magazine/Future plc.

Au fil des siècles, des phénomènes de plus en plus impressionnants dans l’espace sont mis en évidence grâce aux techniques de recherche modernes.

Nous nous retrouvons dans un univers plein de surprises, qui ne demandent qu’à être découvertes. D’ailleurs, une toute nouvelle approche a donné des résultats intéressants.

Une observation inhabituelle

Un trou noir de masse stellaire a récemment été découvert par les astronomes. Sa masse est 70 fois supérieure à celle du Soleil.

D’après les modèles actuels d’évolution stellaire, l’astronome Jifeng Liu de l’Observatoire national d’astronomie de Chine affirme qu’un trou noir d’une telle envergure ne peut pas exister, ou du moins pas dans la Voie lactée.

Dans notre galaxie, les étoiles explosent à la fin de leur vie et disparaissent dans une « supernova à instabilité de paire ». Celle-ci effacerait totalement leur noyau.

Cette hypothèse est utilisée en vue de tracer l’origine du LB-1 — nom attribué au trou noir.

En général les trous noirs ne dégagent aucun rayonnement visible, ils seraient détectables dans le seul cas où ils accumulent activement de la matière, processus brillant sur plusieurs longueurs d’onde du spectre.

Or, d’après le spécialiste anglais des sciences naturelles John Michell, il serait possible de les déceler si un objet orbitant tout autour et n’émettant pas de lumière est tiré vers le centre gravitationnel mutuel du système binaire formé — c’est par exemple le cas d’une étoile compagnon.

Cette méthode, appelée la méthode de vitesse radiale est aussi appliquée pour détecter des exoplanètes difficiles à localiser. Celles-ci n’exerçant qu’une très faible influence gravitationnelle sur leurs étoiles.

NASA/CXC/M.Weiss/Wikipedia Commons

À la recherche des étoiles vacillantes, des observations de suivi utilisant les puissants Gran Telescopio Canarias en Espagne et le Keck Observatory aux États-Unis ont été réalisées.

Finalement la nature impressionnante de la découverte scientifique fut révélée : âgée d’environ 35 millions d’années et dont la masse fait 8 fois celle du Soleil, l’étoile en question orbite de façon circulaire autour du trou noir avec une période de 79 jours.

Une explication venue d’ailleurs

Un trou noir similaire a été détecté hors de la Voie lactée, issu d’un choc entre deux autres trous noirs d’une paire binaire. Il en résulte la « GW150914 », première détection directe d’ondes gravitationnelles dans l’histoire de l’humanité.

Dans cette perspective, le même scénario de collision peut-être établi pour la création de LB-1, qui aurait ensuite capturé l’étoile. 

Cela dit, l’orbite circulaire de son compagnon n’est pas évidente, car une capture produirait une orbite elliptique très excentrique. Cette dernière peut devenir circulaire, mais au bout d’un temps dépasserait l’âge de l’étoile.

On pourrait penser qu’il s’agisse d’une supernova de repli dans laquelle l’étoile aurait éjecté son matériel avant de disparaître, engendrant la formation directe d’un trou noir.

Il n’existe pas encore de preuve apparente de l’existence de ce phénomène, mais LB-1 pourrait être un argument pertinent.

Celui-ci est devenu rapidement un élément important de la Voie lactée et l’intérêt suscité entraînera sans doute plusieurs opérations de suivi, voire même une réexamination des modèles de formation précédents.


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