DEEM team Orsay/Twitter

En plus de faire partie de l’une des zones les plus « basses » de la Terre, la dépression de l’Afar ou « dépression de Danakil » est l’un des endroits les plus chauds que nous connaissons aujourd’hui, la température moyenne quotidienne ne dépassant généralement pas les 34,4°.

Ce creux topographique se situe dans une région isolée du nord-est de l’Éthiopie et renferme un paysage extraterrestre hors du commun, mais pas que…

Une hostilité martienne

Depuis quelques années, des scientifiques et experts s’intéressent de plus près à la dépression de Danakil, car se présentant comme une région volcanique, celle-ci est, pour beaucoup, un trésor géologique. Cependant, sa biologie, presque jamais étudiée de manière profonde, intrigue plus d’un.

Afin de trouver enfin réponse à certaines questions, un groupe de chercheurs a récemment décidé de se jeter à l’eau (pas littéralement, personne ne s’en sortira indemne). Ainsi, ils ont tenté de comprendre les possibilités de la vie sur d’autres corps célestes (planètes, lunes…) en étudiant les sources géothermales de Dallol.

Pourquoi ? Certains se demanderont. Simplement parce que la composition terrestre, voire l’environnement de la dépression dans sa totalité sont hostiles.

Europlanet, une organisation rassemblant un nombre important d’entreprises et d’institutions de recherche et se spécialisant dans les recherches planétaires, a organisé une sortie géologique mettant en scène des astrobiologistes ; la géologie, la minéralogie et surtout la biologie de Danakil devaient être analysés. Et pour cause, les ressemblances qu’elle partage avec Mars, la planète rouge.

La dépression de Danakil. Andrea Moroni/Flickr

Des résultats réfutés

L’expédition, dirigée par le Docteur Felipe Gómez du Centro de Astrobiología de Madrid, portait sur l’étude des extrémophiles de la région, à savoir des organismes vivants dans des conditions exceptionnelles.

Assistés par des chercheurs éthiopiens, des scientifiques espagnols ont pu identifier et isoler les bactéries qui se développent dans les températures chaudes, la salinité, l’acidité et la pollution de ces terres.

Ce n’était pas la première fois qu’un prélèvement de ce genre a été fait. Le Dr Gómez était aussi derrière celui qui implique les microbes rustiques de Rio Tinto, en Espagne.

« Nous sommes les premiers à prouver que la vie dans les sources chaudes et acides est possible. Nous avons aperçu des microorganismes vivants. »

Mais voilà qu’une nouvelle étude (non liée) vient contester les résultats publiés en mai 2019, seulement quelques jours après.

La dépression de Danakil. Nate Miller/Flickr

« Nous réfutons la récente affirmation de la vie dans les étangs hydrothermaux en polyextrême Dallol », a écrit la microbiologiste Jodie Belilla de l’Université Paris-Sud sur Twitter, en juin.

« Nous répondons négatif sur la base de techniques combinées microscopiques et moléculaires, bien que nous trouvions de nombreux contaminants en suspension dans l’air, associés à l’homme (sans doute aux touristes et visiteurs). »

Deux barrières physico chimiques majeures empêchant la prospérité de la vie en présence d’eau liquide sur Terre et ailleurs existent, d’après l’équipe de Belilla ; la première est la saumure largement dominée par le magnésium qui invite les cellules à se détériorer grâce à un agent chaotropique. La deuxième se résout au niveau toxique d’association intense hyperacide-hypersaline.

Belilla conclut que des recherches approfondies s’imposent afin d’arriver à un consensus.


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