Laing et al., arXiv.org, 2019

Beaucoup d’entre nous sommes passées des dizaines de fois devant le tableau « Salvator Mundi » de Léonard de Vinci en se disant quelle magnifique œuvre elle représente.

Mais personne n’a remarqué que l’orbe dans la main gauche du Christ ne grossissait pas et n’inversait pas le matériau derrière lui.

Un groupe d’informaticiens semble avoir réussi à résoudre cette énigme. En effet, l’équipe de scientifiques de l’Université de Californie estime que contrairement à ce que l’on imaginait, le globe de verre peint est creux (et non pas plein), ce qui cause indubitablement le manque de distorsion qu’ils ont constaté.

Plusieurs hypothèses ont été proposées par les historiens de l’art pour expliquer la raison pour laquelle cet orbe illustré par Léonard de Vinci ne présente pas les caractéristiques d’une boule de cristal solide.

Walter Isaacson pense que cela était délibéré de la part du créateur qui a représenté celle-ci de manière inexacte. Il émet également la supposition qu’elle était bel et bien creuse.

Laing et al., arXiv.org, 2019

D’après Martin Keump, cette anomalie est due aux petites cavités contenues dans certains genres de cristaux de roches et de calcites.

Un logiciel d’imagerie adopté par les scientifiques d’UC Irvine Zhanhang Marco Liang, Michael T. Goodrich et Shuang Zhao leur a permis de produire une copie numérique en trois dimensions de Salvator Mundi pour ensuite étudier le passage du rayonnement à travers différents types d’orbes.

Salvator Mundi de Léonard de Vinci / Wikimedia commons

Ces experts, ayant examiné les recherches de de Vinci sur la réfraction de la lumière, ont également développé une théorie selon laquelle la sphère utilisée par ce dernier aurait eu un rayon de 2,16 pouces et une épaisseur de 0,05 pouce.

D’après ce qu’a écrit l’équipe dans son article, les expériences montrent qu’il est possible d’obtenir un rendu précis qui correspond exactement à celui de la peinture.

Pour ce faire, les chercheurs ont recouru aux matériaux, aux sources d’éclairages et aux connaissances scientifiques dont disposait Léonard de Vinci à son époque.

Par exemple, parmi les lignes créées par les robes pliées du Christ, quatre d’entre elles convergent au centre de la balle, sans aucune discontinuité ou grossissement. Le cinquième par contre se veut flou. Cela nous dit que le peintre avait compris comment une sphère creuse déforme les lignes droites.

En 2017, l’œuvre a été cédée au prix de 450 millions de dollars chez Christie’s New York, au prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Bin Salman. Cela lui a valu le titre du tableau le plus cher jamais vendu aux enchères.

Bien que la propriété ait été transférée au département d’Abu Dhabi de la culture et du tourisme, on ne lui connaît aujourd’hui aucune adresse. Son exposition au Louvre a été reportée à une date encore indéterminée.


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