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Nul n’ignore que notre corps pullule de populations de micro-organismes et de bactéries. En fait, ces bactéries couvrent l’ensemble de notre organisme, en partant des organes internes jusqu’à la surface de la peau externe, y compris le cuir chevelu. Mais ce que nous ignorions jusque-là, c’est que notre globe oculaire n’est pas épargné et nos yeux étant la partie la plus sensible, il est important que nous en sachions un peu plus sur l’évolution de ces bactéries et d’aborder quelques notions en microbiologie.

Le microbiome, microbiote et microbiome oculaire

En langage simple, le microbiote est en quelque sorte l’habitat, ou la « micro-flore » dans laquelle vivent plusieurs familles de microbes qui forment les génomes ou données génétiques. Ce terme est introduit en 2001 par le généticien et microbiologiste américain Joshua Lederberg.   Les composants du microbiote sont désignés par le terme microbiome.

Il a été démontré que l’existence des différents groupes de bactéries dans notre organisme joue un rôle, lorsque certaines conditions sont remplies, dans le renforcement du système immunitaire humain. Le microbiome oculaire fait référence aux différentes bactéries qui vivent à la surface de nos yeux et la compréhension de leur fonctionnement permet de déterminer l’émergence ou pas de plusieurs pathologies.

Dans ce cas, la règle de l’équilibre est déterminante dans le maintien d’un état sain de nos organes, et tout déséquilibre (excès ou manque) dans le nombre de certains types de bactéries est susceptible de donner lieu à des maladies.

En effet, une étude récemment publiée vient de discréditer la croyance étendue que les microbes affectant l’œil sont naturellement balayés par la glande lacrymale, ou les larmes. Cette étude vient confirmer l’existence d’un microbiome propre à l’œil, comportant quatre genres de bactéries : staphylocoques, diphtéroïdes, propionibacterium et streptocoques, mettant ainsi fin au scepticisme des scientifiques à ce sujet.

Le nouvel apport des récentes recherches consiste en l’analyse approfondie du rôle des facteurs microbiens permettant de traiter une gamme de troubles de la vue tels que la sècheresse oculaire, le syndrome de Sjögren et les cicatrices cornéennes.

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Manipuler le microbiome oculaire pour mieux traiter les maladies des yeux

Les scientifiques, dont le Professeur adjoint d’ophtalmologie et d’immunologie Tony St Leger, de l’Université de Pittsburgh, ont découvert que les antibiotiques administrés jusque-là dans les affections des yeux, comme certaines conjonctivites, bien qu’ils traitent certaines pathologies, ont pour inconvénient la faculté de détruire les bonnes bactéries, vitales au maintien de la bonne santé de l’œil.

Dans l’optique de cibler les mauvais parasites, le microbiologiste explique sa collaboration avec le laboratoire Campbell de l’Université de Pittsburgh dans les expériences menées sur les souris afin de déterminer les facteurs propices à la colonisation de l’œil par les microbes, et les résultats de la réaction immunitaire de l’organisme, en les comparant entre les sujets sains et atteints.

L’objectif de ces essais est d’arriver à parer aux causes menant à l’infection des yeux, d’une part, et à réguler les déséquilibres enregistrés dans le microbiome de l’œil par la mise au point de traitements comportant des apports en bactéries agissant en agents lubrifiants dans le cas, à titre d’exemple, de la sècheresse des yeux. L’évolution des études sur cette voie semble prometteuse…


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