Maciej Rębisz/ESA

Que ce soit sur sa propre planète ou dans l’Espace, l’Homme est constamment avide de savoir.

Face aux secrets de l’Univers qui ne demandent qu’à être découverts, des recherches astronomiques impressionnantes prennent vie, notamment pour observer l’invisible…

L’identification des « fantômes » de l’espace 

Il y a 4 ans, les données de l’observatoire de Gaia ont révélé un phénomène attisant la curiosité des astronomes : une lumière lointaine qui apparaît et disparaît à plusieurs reprises.

Celle-ci est sûrement due à la gravité de quelque chose d’imperceptible qui se situerait entre nous et une étoile, exaltant sa brillance tout en déformant le tissu de l’espace-temps.

Les chercheurs ont établi qu’il s’agissait d’une étoile binaire à 2 544 années-lumière de distance, tellement sombre qu’il nous est impossible de la voir. 

Plus étonnant encore, ce phénomène avait été prédit par Einstein : cet objet produit une microlentille gravitationnelle et sa gravité grossit la lumière qui se trouve derrière.

L’identification du système a ensuite permis de déterminer sa masse et son orbite, et l’évènement fut nommé « Gaia16aye ».

L’astronome Łukasz Wyrzykowski de l’Université de Varsovie explique que lorsqu’une lentille unique passe par un corps, on observe une légère augmentation de la luminosité, et celle-ci diminue à mesure que celui-ci s’éloigne. 

C’est exactement ce qui s’est produit durant Gaia16aye où les scientifiques ont pu la déceler 5 fois en à peine 500 jours.

Il faut savoir que la microlentille est un réseau complexe de régions à fort grossissement, c’est pourquoi les sources traversées sont illuminées rapidement puis s’atténuent au fur et à mesure que les deux objets s’écartent l’un de l’autre.

Vers de nouvelles initiatives

Des recherches approfondies ont établi l’existence d’un système d’étoiles binaires nommé « 2MASS19400112 + 3007533 ».

Ces dernières ont des tailles correspondant respectivement à 57 % et 36 % de la masse du Soleil. Elles gravitent autour du même centre et ont une période orbitale de 2,88 ans terrestres.  

D’après l’astronome Przemek Mróz, bien que le système binaire ne soit pas visible dans sa totalité, son action en tant que lentille sur les étoiles de fond est suffisante pour caractériser sa période de rotation, les masses de ses composants, leur séparation ou la forme de leurs orbites.

ESA/Gaia/DPAC, P. Mroz, L. Wyrzykowski, K.A. Rybicki

D’autres objets géants de la Voie lactée, tels que les trous noirs de masse stellaire isolés, peuvent être localisés grâce à ces méthodes.

C’est d’ailleurs l’un des objectifs de l’outil automatisé à la recherche d’éclaircissements et de gradations d’étoiles dans les données Gaia.

Actuellement, seulement quelques dizaines de trous noirs sont connus.
Ces derniers sont repérables lorsqu’ils entrent en interaction avec leur environnement, qu’ils détruisent activement un astre céleste, ou quand ils sont en paire binaire avec une étoile régulière.

Si nous pouvons trouver des naines rouges invisibles qui, combinées, sont inférieures à la masse du Soleil, l’utilisation de ces techniques permettrait de révéler des trous noirs de masses stellaires cachés depuis longtemps et ayant une taille minimale correspondant à 5 fois celle de la naine jaune.


Contenu Sponsorisé

>