La communauté scientifique s’accorde à dire qu’il existe actuellement un peu plus de 7 millions d’espèces animales différentes sur Terre.
Bien que très différentes les unes des autres, elles ont en revanche toutes un point commun : elles ont besoin d’un environnement stable pour vivre correctement.
Mais au milieu de toute cette faune se cache le tardigrade, un animal pour le moins étonnant qui a la capacité de survivre à n’importe quelle condition, même extrême.
Si ce don de la nature a longtemps intrigué les chercheurs, ils ont enfin trouvé ce qui lui permet d’être quasi indestructible…
Un animal absolument hors du commun
À peine plus grand qu’un millimètre, le tardigrade — plus communément appelé « ourson d’eau » — semble tout droit sorti d’un film de science-fiction hollywoodien.
Doté d’un corps bouffi et de huit pattes à longues griffes, ce qui est le plus effrayant reste sans aucun doute sa bouche rétractable en forme de tube qui se situe en plein milieu de la tête et qui renferme des dizaines de dents en forme de pics.
Pourtant, malgré sa petite taille, rien ne fait peur au tardigrade si bien qu’il peut résister à des températures variant entre – 272 et 150 degrés ainsi qu’à des pressions atmosphériques avoisinant les 600 MPa.
Pour ainsi dire, il supporte sans aucun mal le froid glacial, quitte à ce que celui-ci atteigne le zéro absolu (qui équivaut à -272,8 degrés), mais également les eaux bouillantes, les rayons X, l’atmosphère pesante qui règne à très haute altitude du côté de l’Himalaya ou encore les profondeurs des océans.
Plus déconcertant encore, une équipe de scientifiques suédois ont mené une étude dans laquelle des milliers de tardigrades ont été placés à bord d’un satellite avant d’être envoyés dans l’espace.
Contre toute attente, la plupart d’entre eux ont parfaitement survécu au vide intersidéral auquel ils ont été exposés, et quelques femelles ont même pondu des œufs à bord du véhicule spatial…
Un mystère enfin résolu par la science
Évidemment, cette ténacité extraordinaire n’est pas le fruit du simple hasard et se veut être en fait le résultat de plusieurs avantages biologiques qui leur sont propre.
Dénué d’organe respiratoire tel que nous l’imaginons, le tardigrade effectue tous les échanges gazeux dont il a besoin pour vivre directement à l’intérieur de son corps.
Il a de surcroît le pouvoir de se déshydrater complètement en évacuant toute l’eau que son organisme contient, ce qui lui permet notamment de se plonger volontairement dans un état de coma (plus ou moins) en ne gardant que 0,01 % de ses fonctions vitales et en attendant patiemment que l’environnement qui l’entoure soit meilleur.
D’ailleurs, une étude réalisée en Antarctique a prouvé que les tardigrades peuvent tout à fait supporter leur « déshydratation auto-programmée » pendant des dizaines d’années avant de se réveiller comme si de rien n’était et de reprendre le cours de leur vie.
Il faut savoir qu’en temps normal, se vider de son eau de cette manière entraîne inévitablement la disparition de n’importe quel être vivant, car cela implique la fracture des membranes de toutes les cellules, la dégradation des protéines et donc la fragmentation de l’ADN.
Sauf que dans le cas du tardigrade, des recherches datant de 2015 et confirmées par une autre analyse quelques mois plus tard ont démontré que lorsqu’il entre dans sa phase de coma, l’animal produit une membrane « de verre » protectrice qui vient enrober toutes les protéines cellulaires de son organisme pour empêcher que ces dernières ne se dégradent.
« Ces structures de verre […] ciblent des protéines, molécules et autres éléments essentiels de la cellule lorsque le tardigrade commence à perdre de l’eau, et les enferment dans des enveloppes rigides et protectrices afin qu’elles ne s’effondrent pas pendant le processus de dessiccation. » ont également affirmé les auteurs d’une étude de 2017 qui tente d’expliquer ce curieux phénomène.