Zara J Wikipédia

Dans l’imaginaire populaire, la tendance vestimentaire des Égyptiens durant l’Antiquité se résume à une simple jupe blanche pour les hommes et de longues robes en soie drapées pour les femmes.

Pourtant, force est de constater que ce n’est qu’un mythe et qu’ils étaient aussi coquets que nous : récemment, des scientifiques anglais ont fait une découverte surprenante qui prouve que pendant la période antique, les Égyptiens étaient bien plus à la mode qu’on ne pourrait le penser aujourd’hui…

Une découverte étonnante, mais pourtant bien réelle

Menée par une équipe de chercheurs du British Museum, une expérience récente a permis de prouver que les chaussettes des Égyptiens de l’Antiquité étaient volontairement teintées et à rayures qui plus est, tout comme celles que nous pouvons trouver aujourd’hui dans le commerce.

Pour en arriver à cette conclusion, ils ont analysé une chaussette d’enfant vieille de 1 700 ans (300 apr. J.-C.), retrouvée en 1913 grâce au Papyrologue John de Monins Johnson.

Découverte dans une déchetterie de l’Égypte Romaine, située là où se trouvait la cité Antinoé (également connue sous le nom de « Antinoupolis » et aujourd’hui appelée « Sheikh Ibada »), il aura fallu attendre plus d’un siècle pour réussir à comprendre son secret de fabrication.

British Museum

Grâce à l’imagerie multispectrale, une nouvelle technique en plein essor qui utilise la microscopie numérique sans même avoir besoin de prélever un quelconque échantillon, les scientifiques anglais ont démontré que pour la confection de ladite chaussette à rayures, les Égyptiens antiques ont tricoté entre eux plusieurs fils de laine de couleurs différentes, et ce de manière bien précise : en d’autres termes, ils étaient particulièrement en avance en matière de textile.

Un procédé ingénieux dont personne ne se doutait

D’après les résultats de l’imagerie multispectrale, il s’avère qu’à cette époque, les Égyptiens utilisaient trois couleurs pour teindre leurs tissus : le rouge, obtenu à partir de la garance (une plante de la famille des rubiacées) ; le bleu turquoise, qui provient de la guède (une plante à fleurs) et enfin le jaune, issu de la plante réséda.

Aussi, il semble qu’ils maitrisaient l’art du tricot, et plus particulièrement du crochet : nommée « nålbinding », cette technique de couture à une seule aiguille n’est autre que l’ancêtre du tricot actuel.

PLOS One

« C’était passionnant de constater que les différentes rayures colorées trouvées sur la chaussette de l’enfant avaient été créées à l’aide d’une combinaison de seulement trois colorants naturels », explique la chercheuse et auteure principale de l’expérience Joanne Dyer : en effet, l’imagerie a révélé que la chaussette était dotée de 6 ou 7 couleurs différentes, obtenues grâce à des fils tissés d’une, deux ou trois couleurs à la fois, qui ont été tout simplement torsadées par la suite.

L’analyse a également pu mettre en exergue le fait que chaque partie, chaque rayure, était tricotée séparément puis assemblée entre elles à la fin.

Certains fils ont même été teints plusieurs fois de suite pour obtenir différence nuance de turquoise, jaune ou rouge (en plus de les tricoter entre eux pour obtenir d’autres mélanges de couleurs).

Ainsi, la chaussette de laine est faite de rayures vert foncé, orange, violettes, jaunes, bleu foncé ou encore turquoise, et le gros orteil est séparé des autres doigts de pieds, ce qui, étrangement, ressemble en tous points aux chaussettes colorées actuelles…


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