La pandémie de COVID-19 dure depuis quelques mois déjà, à l’heure actuelle, aucun remède n’a été découvert, mais de nombreuses pistes sont en cours d’exploration.
Les experts expliquent qu’un potentiel vaccin ne verra pas le jour avant l’année prochaine. En attendant, d’autres méthodes sont intéressantes, mais surtout rapides. Loin de toute expectation, il semble que les anticorps de lamas dévoilent une certaine efficacité contre le SRAS-CoV-2.
L’allié inattendu face au COVID-19
Les scientifiques ont longtemps sollicité les camélidés pour la recherche d’anticorps contre le HIV, par exemple. Une étude a récemment révélé le rôle potentiel de ces animaux dans le traitement direct du COVID-19.
En effet, le lama baptisé « Winter », âgé — à l’époque — de 9 mois, a fait l’objet d’une expérience réalisée en 2016. L’équipe constituée du Dr Saelens, M. Wrapp et du Dr Jason McLellan, a effectué une injection de protéines de pointes des coronavirus SRAS-CoV-1 et MERS-CoV.
Comme lors du processus de vaccination, l’organisme de l’animal a synthétisé des anticorps spécifiques à ces germes. Après isolement et analyse des échantillons de sang au laboratoire, une immunoglobuline nommée VHH-72 semblait très efficace pour empêcher l’infection des cellules.
En fait, il est à savoir que l’être humain ne produit qu’un seul modèle d’anticorps, en forme d’Y. Il est composé de deux chaines dont une lourde qui recouvre l’ensemble, et une autre légère entourant uniquement les bras du Y.
Chez les lamas, on observe en plus des antitoxines similaires à ceux de notre espèce, un second type qui est plus petit — 25 % de la taille normale — mais aussi dénué de chaine légère. Cette faculté lui permet d’accéder à des sillons plus étroits des protéines de pointe, responsable de la pénétration du germe dans les cellules hôtes, et ainsi les infecter.
Le Dr Xavier Saelens, virologue moléculaire à l’Université de Gand en Belgique, et auteur de l’étude, déclare que les immunoglobulines de camélidés sont particulièrement faciles à manipuler, grâce à leur stabilité et leur capacité à fusionner avec les anticorps humains.
Un espoir pour guérir le monde
À la suite de l’apparition du SRAS-CoV-2, les scientifiques de l’Université du Texas, de Gand, ainsi que le National Institutes of Health ont repris l’analyse de l’antitoxine VHH-72 de Winter pour explorer un potentiel remède.
Il semble que celui-ci s’est lié — à lui seul — faiblement aux protéines de pointe du SRAS-CoV-2. Les chercheurs soutiennent qu’en combinant des copies de VHH-72, le résultat neutralisera complètement le virus.
Toutefois, il est indispensable de passer par des tests précliniques — sur des hamsters, par exemple — afin de vérifier l’innocuité de cette injection, et ainsi la réaliser sur les humains.
Si ces expériences se concrétisent, il sera possible de protéger directement les personnes les plus vulnérables à la maladie, ainsi que les travailleurs du domaine de la santé.
Daniel Wrapp, étudiant diplômé du laboratoire de McLellan, suggère que les anticorps peuvent également être administrés par inhalation — en particulier grâce à leur petite taille —, ce qui les enverra directement sur le foyer de l’infection.
L’effet de ce traitement est certes immédiat, mais il est à noter que son efficacité ne dure pas plus de deux mois si l’injection n’est pas renouvelée. Quoi qu’il en soit, il reste encore beaucoup de travail, des expériences à réaliser, afin de s’assurer de la validité de l’initiative. Si cette dernière trouve un aboutissement, le lama « Winter » sera alors le héros de la planète.
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