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Le cancer est un mal silencieux qui ronge le corps de l’intérieur, et ne fait aucune distinction d’âge ou d’origines. Tout comme les adultes, les enfants peuvent aussi développer de graves maladies parfois très jeunes, comme la leucémie qui est la plus fréquente.

Une nouvelle étude affirme cependant qu’il serait possible de prévenir l’apparition de certaines formes de leucémies.

Une maladie qui n’épargne personne

La LLA ou leucémie lymphoblastique aiguë est le type de cancer le plus commun chez les enfants. Elle affecte un enfant sur 2 000 dans le monde, et ce nombre est d’autant plus important dans les pays riches, à savoir 1% de plus que la moyenne. Au Royaume-Uni par exemple, la LLA touche près de 500 personnes par an, et ce chiffre ne cesse de croître au fil des ans.

De nombreuses recherches ont été menées sur le sujet, faisant avancer les traitements et les prises en charge, ainsi que les chances de guérison et de rémission. C’est d’ailleurs le cas du Professeur Mel Greaves de l’Institute of Cancer Research de Londres, qui a consacré 40 ans de sa carrière à la recherche contre la leucémie infantile.

WRIGHT-PATTERSON AIR FORCE BASE

Le Pr. Greaves affirme, dans un article publié dans Nature Reviews Cancer, que les deux étapes fondamentales du développement de cette forme de cancer sont : une mutation génétique qui survient dans l’utérus, suivie d’une exposition à une ou plusieurs infections communes susceptibles d’engendrer un second bouleversement génétique.

Cette nouvelle recherche récemment publiée, explique comment il serait possible de prévenir une leucémie chez son enfant, dès la naissance.

Des facteurs qui augmentent les risques

Les résultats de cette recherche mettent en cause de nouveaux facteurs qui peuvent influer sur le développement du cancer chez les jeunes sujets. L’époque où on croyait que seules les ondes électromagnétiques et les produits chimiques étaient à l’origine de maladies aussi graves est révolues.

Le Pr. Greaves a passé en revue les résultats de nombreuses recherches sur la leucémie infantile, réalisées notamment sur des souris de laboratoire, mais aussi sur un large échantillon de la population. Il a pu en déduire que le facteur génétique est réellement pour beaucoup dans le développement de cette pathologie.

On estime qu’un enfant sur 20 naît avec une mutation pré-leucémique, mais seulement 1% d’entre eux développent la maladie. Une étude sur une série de cas de leucémie provoquée par une épidémie de grippe porcine a conforté le chercheur dans sa théorie, après avoir observé 7 cas de cancer avérés à Milan suite à cette grippe.

Greaves affirme aussi que le manque d’exposition aux microbes lors de la première année de vie peut engendrer une anomalie dans le système immunitaire. Celle-ci aura moins de capacités pour gérer et combattre les infections que le corps peut contracter, ce qui rend les enfants plus susceptibles de développer des pathologies assez graves.

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Des études parallèles ont démontré que plus l’enfant sera exposé à la vie sociale durant sa première année, plus il aura de chances de développer un bon système immunitaire. Avoir tendance à trop couver son enfant en l’empêchant par tous les moyens de tomber malade peut jouer défavorablement sur sa santé et étendre ses risques de développer la LLA.

L’allaitement naturel a lui aussi été recommandé car il offre à l’enfant une couverture immunitaire qui peut le protéger de la leucémie et des différentes maladies qui touchent les enfants en bas âges.

Les résultats de Greaves ont reçu des retours favorables de la part des scientifiques qui n’ont pas hésité à saluer son travail et ses recherches.

Le Dr Alasdair Rankin de Bloodwise a cependant déclaré que même si le développement d’un  système immunitaire précoce peut réduire les risques potentiels, il n’y a encore aucun moyen de prévenir définitivement la leucémie infantile. C’est d’ailleurs ce qu’explique cette recherche qui n’exclut pas le facteur du hasard, car seulement 1 enfant sur 2 000 développe cette maladie.

Le Professeur Chris Bunce, un biologiste du cancer translationnel à l’Université de Birmingham – qui n’a pas participé à l’étude – voit ce travail d’un très bon œil et décrit le Pr. Greaves comme une superstar dans le domaine de la biologie. Il aperçoit les résultats de cette recherche comme une avancée de taille qui permet d’avoir une vue nouvelle sur la maladie, pour éventuellement développer des stratégies de prévention contre la leucémie infantile.


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