Matt Brown/Flickr

Charles Darwin était un illustre naturaliste paléontologue, né en 1809 et parti à l’âge de 73 ans en 1882, à Downe en Grande-Bretagne. Il a eu le mérite de lancer des travaux de recherches sur l’évolution des espèces vivantes, résumés par la publication de son célébrissime ouvrage : « L’origine des espèces » publié en 1859 et qui a réussi à révolutionner la biologie.

Mais ce que nous avons — sans doute — longtemps ignoré jusque là, c’est l’importance que C. Darwin donnait au temps de travail et sa répercussion sur les rendements…

Un programme peu chargé

Pour chacun de nous, le temps que nous passons à travailler peut varier d’un pays à l’autre, mais la moyenne mondiale est de 47 h par semaine, d’après les statistiques..

Aussi étonnant cela puisse paraître, Charles Darwin avait un programme de travail quotidien bien en deçà de ce volume de travail moyen, pratiqué de par le monde.

Effectivement, il se contentait de travailler environ 15 heures par semaine, soit près de 3 heures seulement par jour.

Pour Darwin, ses promenades matinales quotidiennes étaient vitales et nourrissaient son potentiel d’inspiration. Il les faisait tôt le matin, après quoi il prenait son petit déjeuner vers 8 h.

Consécutivement à cela, il se consacrait à une heure et demie de travail, dans son bureau, ce qui lui épargnait de céder à ses tentations constantes de tabac à priser, dont il était accro.

Ensuite, il s’empressait de retrouver son épouse Emma, pour traiter ensemble le courrier quotidien qu’elle avait la charge de lire à haute voix. Il s’en suivait de faire le point avec sa femme, sur un roman conjoint, qui était en cours d’élaboration.

Portrait d’Emma Darwin (1840), de George Richmond/Wikipedia Commons

Vers 10 h 30, Charles Darwin reprenait son travail initial jusqu’à midi. Après son repas, l’après-midi lui permettait de reprendre ses promenades quotidiennes avec son fidèle compagnon, un foxterrier, tâche qu’il affectionnait par-dessus tout.

Le reste de l’après-midi lui permettait de se consacrer à la rédaction de son courrier, à la lecture de la presse, et d’engager des discussions attrayantes avec Emma.

Entre 16 h 30 et 17 h 30, c’était le bilan quotidien de sa journée, caractérisé par un moment intense d’inspiration.

Le programme de travail journalier de Darwin était pratiquement identique, par sa durée, à celui de plusieurs personnalités, dont Mark Twain, ainsi que d’autres sommités connues comme : Alice Munro, Gabriel Garcia Marquez, William Somerset Maugham, Anthony Trollope, Peter Carey, le scientifique John Lubbock, le réalisateur Ingmar Bergman, l’artiste Arthur Koestler, et les mathématiciens Henri Poincaré et Godfrey Harold Hardy.

À quoi correspond ce choix pour Charles Darwin

Darwin ne croyait pas à la théorie qui permettait de penser que, plus on travaillait, plus on était productif, pour l’outil de production. Son approche était, au contraire, totalement opposée du moment qu’il était persuadé que travailler moins, conduisait le travailleur à une concentration absolue.

Pour lui, un volume horaire de travail évalué entre 8 h à 9 h par jour était contre productif, tant pour la qualité du travail lui-même, que pour les conséquences sur la santé.

Sa conception lui permettait de penser que travailler plus de 40 h par semaine était inconcevable.

Portrait de Charles Darwin (1875), de Walter William Ouless/Wikipedia Commons

Des recherches entreprises dans ce contexte ont permis d’aboutir aux conclusions suivantes :

  • Travailler plus de 10 heures par jour prédisposait les personnes à près de 60 % de risques cardiovasculaires.
  • 10 % de celles qui exercent entre 50 et 60 heures par semaine ont des soucis d’ordre relationnels, et ceci s’élève à 30 % pour les individus qui travaillent plus de 60 heures.
  • Un travail de plus de 40 heures par semaine suscite une consommation accrue d’alcool et de tabac, ce qui provoque une prise de poids pour les hommes et une dépression chez les femmes.

Les observations relevées çà et là soulignent qu’aucun travail productif ne peut être constaté, au-delà de 50 h d’activité hebdomadaire.

Par ailleurs et compte tenu des travaux de Raymond Van Zelst et Willard Kerr en 1950, Professeurs de psychologie à l’Illinois Institute of Technology, qui ont effectué un sondage auprès de leurs propres collègues, il a été constaté :

  • Les collègues qui passaient 5 heures sur le lieu de travail étaient aussi productifs que ceux qui y passaient 25 heures.
  • Les collègues qui travaillaient 20 heures étaient 2 fois plus productifs que ceux qui faisaient 35 heures.
  • À l’opposé, ceux qui travaillaient 60 heures et plus ont été répertoriés comme étant les moins productifs.

Toutefois, nous pouvons préciser que ces analyses observées concernent essentiellement les personnels qui activent dans les domaines intellectuels et de la recherche, et que ces résolutions n’impliquent pas nécessairement les autres domaines d’activités, sans doute régis par d’autres considérations…


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