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On a toujours considéré que les malformations anatomiques étaient synonymes de défaillances quelconques, qui sont loin d’être sans conséquence sur la santé.

Il n’y a pas si longtemps, voir une personne « souffrant » de polydactylie pouvait susciter beaucoup d’inquiétude, voire de compassion. On croit sans doute que c’est une anomalie ou une sorte de handicap, seulement on ne s’est jamais demandé si cela pouvait avoir des avantages, ou si un sixième doigt était vraiment inutile.

Il s’agit, en fait, d’une « malformation » de naissance, comme la qualifient certains médecins, qui consiste à avoir six doigts ou orteils au lieu de cinq.

Le retrait du sixième doigt jugé inutile chez les nouveau-nés est très courant de nos jours. C’est sûrement par souci esthétique.

La polydactylie est, certes inhabituelle cependant, cela ne signifie pas forcément que c’est une anomalie.

De plus, beaucoup ignorent que cette soi-disant anomalie pourrait se révéler très avantageuse pour certains individus.

D’ailleurs, une étude de l’Université de Fribourg en Allemagne suppose plus de dextérité du mouvement chez les personnes polydactyles que celles qui ont cinq doigts.

Le Professeur Carsten Mehring a voulu tester la motricité chez un adolescent de 17 ans et sa mère âgée 52 ans, tous les deux atteints de polydactylie. Ceci pour ensuite la comparer à celle des sujets ayant cinq doigts.

Le chercheur voulait aussi vérifier la capacité du cerveau à contrôler des degrés de liberté supplémentaires.

Les volontaires devaient se soumettre à une IRM tout en effectuant différentes tâches pour enregistrer l’activité de leur cerveau.

Wilhelmy/Wikimedia

L’expérience a révélé que les personnes atteintes de polydactylie ne rencontrent aucun obstacle de plus que celles à cinq doigts.

Les spécialistes se sont étonnés de voir que le cerveau, non seulement, pouvait contrôler des chiffres supplémentaires sans qu’il y ait une défaillance ailleurs, mais en plus, qu’il avait fait appel à d’autres ressources neuronales spécifiques pour le faire.

Les doigts en plus sont tout à fait indépendants des autres et ce sont leurs propres muscles qui les font bouger.

Elle a aussi montré qu’une seule main suffit, à ces personnes, pour exécuter une tâche qui en requiert, normalement, deux.

En outre, aucune tension supplémentaire n’est imposée au cerveau, malgré le sixième doigt.

Grâce à cette étude, les scientifiques ont compris comment le cerveau humain s’adapte au contrôle de parties du corps étrangères au modèle originel.

Néanmoins, cela n’implique pas qu’un membre artificiel ultérieur puisse susciter la même faculté.

En s’appuyant sur ces nouvelles données, et d’autres recherches futures, les chercheurs ont l’ambition de mettre au point des membres robotiques portables intégrables au système nerveux d’une personne. Une avancée à grands pas dans le monde de la science.

Alors, la prochaine fois que vous serez en contact avec une personne polydactyle, ne vous dites pas qu’elle est victime d’un handicap, mais plutôt qu’elle possède des capacités supérieures que vous n’avez pas ! Un doigt en plus n’est pas une anomalie, mais un avantage.


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