Les batteries sont connues pour avoir une durée de vie limitée, peu importe leur puissance, provenance ou producteur, arrivera un jour où elles cesseront d’émettre de l’énergie.
Il existe cependant une batterie qui a battu tous les records ; après une bonne centaine d’années, celle-ci continue de fonctionner même si sa puissance initiale s’est quelque peu dégradée.
Une cloche centenaire qui fascine
Les archives relatent qu’une cloche a été achetée en 1840 à Londres, par le Professeur de physique Robert Walker, et que depuis elle est installée au Clarendon Hall Laboratory de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni. Toutefois, certains registres affirment qu’elle n’est fonctionnelle que depuis 15 ans.
Connu officiellement sous le nom de « Clarendon Dry Pile », le dispositif se compose de deux piles Leclanché (ou piles sèches) qui sont recouvertes d’une fine couche de soufre, connectées à deux petites cloches. La fréquence de l’oscillation de l’appareil électrique est d’environ 2 Hz, et il a été rapporté que ce dernier a sonné environ 10 milliards de fois depuis sa mise en place.
En 1984, AJ Croft, un ancien chercheur au Clarendon Laboratory a décrit ces piles dans un article publié dans le European Journal of Physics. Un modèle similaire a été fabriqué pour la première fois par Giuseppe Zamboni — chercheur du 19e siècle — avec des batteries composées d’environ 2 000 paires de disques de feuilles d’étain collées sur du papier imprégné de sulfate de zinc d’un côté, et enduit de dioxyde de manganèse de l’autre.
Une minuscule sphère métallique (clapet) est suspendue entre les deux cloches, chose qui envoie simultanément une charge d’une cloche à l’autre, les faisant sonner grâce à une force électrostatique. Le clapet est rechargé par les deux batteries en question où le même mécanisme se répète et ainsi de suite, assurant un mouvement de va-et-vient constant.
Un système qui continue de fonctionner
Aujourd’hui, les scientifiques se contentent de contempler le fonctionnement de cette cloche, qui n’est plus aussi bruyante qu’il y a quelques années. Croft explique qu’elle active avec une puissance d’un nano AMP à chaque oscillation, une fréquence infime, mais toujours présente et suffisante pour faire bouger le clapet.
Sa fragilité ne permet pas de la démonter pour l’étudier de plus près, de peur d’altérer définitivement les batteries qui l’alimentent. Les scientifiques estiment que le clapet est plus susceptible de s’user avec le temps, et les effets de l’énergie électrochimique.
Le Guinness des records a classé les piles de cette cloche comme la source d’énergie la plus durable au monde. Croft affirme qu’elle a aussi beaucoup inspiré les chercheurs notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, où des télescopes infrarouges étaient alimentés par des piles sèches similaires.