RW Sinclair, Flickr

Les mots « bien-aimé », « adorable » et « algue » ne figurent pas souvent dans la même phrase. Néanmoins, l’espèce d’algue Aegagropila linnæi, connue sous le nom « marimo » au Japon, fait exception. Ces boules vertes plutôt chouettes sont vénérées comme un trésor national, célébrées lors de cérémonies religieuses et même gardées comme animaux de compagnie…

Des algues de caractère spécial…

Les boules d’algues vertes veloutées se trouvent naturellement dans les lacs de l’hémisphère nord, en particulier au Japon et en Islande. Ces boules adorables se forment lorsqu’un type d’algues s’agglomère et roule à l’aide des courants au fond des lacs peu profonds. Le mouvement des vagues d’un lac fait tourner doucement les boules d’algues au fur et à mesure qu’elles grandissent, assurant qu’elles soient bien exposées au soleil.

Ce qui est vraiment fascinant à propos de ces boules, c’est leur comportement dans l’eau : elles montent à la surface pendant la journée et redescendent au fond du lac la nuit, ce qui intrigue les scientifiques depuis des années. Selon une nouvelle étude publiée dans Current Biology, cette énigme est enfin résolue.

Quand ces plantes aquatiques photosynthétisent, elles se couvrent de bulles minuscules d’oxygène, ce qui, selon les scientifiques, était à l’origine de leur flottabilité. Ils ont testé leur théorie en utilisant une substance chimique qui arrête la photosynthèse. Cette dernière a empêché la formation de bulles d’air, les marimo sont donc restés immobiles au fond des tubes en verre, comparés à un groupe témoin non traité, qui flottait normalement.

Dora Cano-Ramirez et Antony Dodd, Université de Bristol

Rythmes circadiens et photosynthèse

D’autres recherches avancées ont révélé que le flottement de l’algue est contrôlé par son horloge biologique ou son rythme circadien quotidien.

Les chercheurs ont mis pendant plusieurs jours les marimo non traités — capables de photosynthétiser — sous une faible lumière rouge. Quand ces boules ont été exposées à une lumière forte à différents moments de la journée, un nouveau résultat est apparu : les sphères flottaient à la surface beaucoup plus rapidement si la lumière brillante coïncidait avec l’heure normale du lever du soleil, contrairement aux autres moments de la journée.

Les chercheurs pensent qu’il est possible que le flottement permette au marimo de capturer plus de lumière, comme la façon dont un tournesol suit le soleil sur la terre. Leur submersion peut également les protéger des eaux de surface froides ou de la glace.

Cette énigme naturelle est en voie de disparition : au cours des 30 dernières années, ces algues ont disparu de la moitié des lacs où elles ont été autrefois repérées. Dora Cano-Ramirez, auteure principale de l’étude, explique : « Cela pourrait être causé par une transmission faible de la lumière due à la pollution. En comprenant les indices environnementaux et la manière dont l’horloge circadienne contrôle ce phénomène, nous espérons contribuer à sa conservation et à son introduction dans d’autres pays ».


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