Beaucoup sont ceux qui présentent des manies qui, comme on le sait, peuvent rendre certains cas particulièrement « étranges ».
Malgré leur insignifiance, elles peuvent cacher des conséquences plus ou moins dangereuses pour la santé, d’après ce qu’on nous apprend.
Aujourd’hui, les comportements répétitifs et dérangeants ne manquent pas, on en voit d’ailleurs de toute sorte. L’un des plus communs est celui de se fendre les doigts. Quand l’envie prend le dessus, difficile de laisser tranquilles ces derniers.
Une longue expérience
Lorsque le Dr Donald L. Unger était enfant, sa mère et d’autres membres de sa famille lui disaient (en le visant) que quiconque se craquait les doigts était susceptible de souffrir d’arthrite étant plus grand.
Au lieu de simplement ignorer leurs avertissements, Unger a décidé de prendre leur hypothèse entre ses propres mains, littéralement.
En effet, le Dr Ungler a passé 50 ans à se fendre les doigts de sa main gauche au moins deux fois par jour, en veillant à garder la droite en tant que telle.
Dans une lettre ironique adressée au rédacteur en chef de Arthritis & Rheumatism , il a estimé qu’il avait craqué les articulations de sa main gauche au moins 36 500 fois, alors que les jointures de la main droite étaient “ rarement ou spontanément» craquées.”
À la fin de son expérience, le Dr Ungler a examiné ses deux mains, et n’a trouvé aucun signe d’arthrite. « Ce résultat remet en question si d’autres croyances parentales, par exemple, l’importance de manger des épinards, étaient également fausses » a conclut de façon amusante.”
Les félicitations que le Dr Unger a reçu pour cette étude ont été aussi ironiques que ses conclusions. En 2009, son expérience a remporté un prix Ig Nobel, un prix décerné aux scientifiques pour « des réalisations qui font d’abord rire les gens, puis réfléchir ».
« Mère, tu avais tort ! « , s’est exclamé le Dr Unger lors de son discours d’acceptation d’Ig Nobel.
Parmi les autres lauréats d’Ig Nobel, on compte trois physiciens qui ont « déterminé analytiquement pourquoi les femmes enceintes ne se renversent pas » et les inventeurs d’un soutien-gorge qui sert également de masque à gaz.
Des études ont été menées pour défendre l’hypothèse du Dr Unger
L’expérience du Dr Unger n’avait qu’un échantillon d’une personne (ou deux mains), ce qui mettait en cause les résultats de son examen. Cependant, d’autres études ont été menées pour soutenir les constatations du Dr Unger.
Par exemple, une étude de 2011 portant sur un échantillon de 215 personnes a conclu qu’il n’y avait pas de différence significative entre les personnes qui craquaient leurs articulations et celles qui ne le faisaient pas.
En décembre 2015, les chercheurs ont également présenté une étude à la Radiological Society of North America qui n’a trouvé aucune différence immédiate dans la douleur, l’enflure, la flexibilité ou la force de préhension entre les personnes qui avaient ou n’avaient pas craqué les articulations.
Cette étude n’avait que 40 participants, mais elle était plus robuste que celle du Dr Unger.
Mais qu’en est-il du bruit provoqué lors du craquement des doigts ? C’est en fait que les articulations sont légèrement écartées, ce qui réduit la pression fluide entre eux, et provocante des gaz dissous dans le fluide pour former des bulles qui éclatent alors (un processus connu sous le nom de cavitation) – qui est ce que le son de «fissure» est.
Il faut environ 20-30 minutes pour que ces gaz se dissolvent dans votre liquide articulaire, ce qui signifie que vous ne pouvez plus vous casser les jointures pendant une demi-heure!