Dennis Van Tin/AP

Les fast food, les coins de restauration où l’on mange debout, font partie de notre décor habituel. Les plats appétissants qui y sont présentés, bien qu’ils aient depuis longtemps perdu toutes leurs qualités naturelles, à cause des modifications subies, font le bonheur des petits et grands.

Ce plaisir innocent en apparence est à l’origine de l’un des fléaux mondiaux les plus dévastateurs : l’obésité. Contradictoirement, elle serait 3 fois plus fatale que la faim dans le monde…

Un appétit féroce

Les expériences se succèdent pour démontrer la corrélation entre l’ingestion régulière, voire excessive d’aliments ultra-transformés tels que pizza, Chips, sodas, ou repas prêts-à-manger et le fait de prendre du poids. Le NIH (Institut national américain de la santé) a procédé à un nouvel essai qui montre que les calories ne sont pas les seules en cause.

Cette nouvelle étude a pour particularité d’être un essai contrôlé randomisé (ECR), ce qui compte pour la référence absolue des études cliniques.

En tout, 20 adultes, âgés de 30 ans pour la plupart, ont été soumis pendant une quinzaine de jours, soit à un régime d’aliments ultra-transformés, ou alors à un régime « témoin » d’aliments non modifiés.

Les candidats étaient autorisés à manger autant qu’ils le souhaitaient à condition de répartir leur consommation en trois repas et encas au cours de la journée.

Au bout de deux semaines, et pour une meilleure fiabilité des résultats, une prospection croisée a été appliquée en remplaçant l’un des régimes par un autre ; permettant ainsi, à chaque personne de participer aux deux volets.

Les résultats ne faisaient que confirmer l’état des choses ; les participants soumis au débit ultra-transformé ont pris 1 kilo, avec l’absorption de 500 calories de plus que leurs pairs soumis à la cure à base d’aliments non modifiés. Cependant, les concurrents affirment avoir apprécié « en bouche » les deux diètes.

Ulleo/Pixabay

Mastiquer lentement pour que la fibre fasse son effet

Pendant cette analyse, la surconsommation d’aliments ultra-transformés s’est effectuée durant les heures de repas réguliers et non en tant que collation ; encore moins sous forme de grignotage.

Les aliments ultra-altérés sont ingérés à une plus grande vitesse que les denrées naturelles. Cela a pour effet de prendre de cours les signaux de satiété de l’organisme qui ne réagissent pas à temps, pour réguler l’alimentation.

La nourriture des êtres humains se compose entre autres de fibres alimentaires, facteur essentiel de saturation dans les denrées non transformées.

À cause du processus de métamorphose auquel ils sont soumis, les fibres présentes dans les aliments ultra-modifiés sont perdues lors de leur fabrication, ce qui augmente la vitesse de leur ingestion.

Les chercheurs du NIH ont bien cherché à égaliser le contenu en fibres par rapport aux deux cadences de nourriture, en dopant les boissons du régime ultra-altéré en fibres. Mais, cela n’a pas eu une grande incidence sur les résultats.

En effet, c’est une question de matrice alimentaire ou de la structure des aliments naturels non modifiés dont la fibre fait partie intégrante. Cette matrice a la capacité de ralentir la rapidité d’absorption des calories.

Il est clair d’après cette étude, qu’une répartition équilibrée de l’apport énergétique passe essentiellement par la conservation des compositions naturelles des aliments absorbés et obligatoirement non transformés ; tout en veillant, à la réduction de la mesure d’ingurgitation, pour laisser le temps au réflexe de satiété de se déclencher et d’être efficace.

Peut-être que l’on devrait adopter les repas à la manière des Français, qui trouvent que rien n’est meilleur qu’une table bien garnie avec une succession de bons petits plats, cuisinés amoureusement, aussi savoureux au palet qu’a l’œil…


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