Alors qu’il jetait un œil sur les collections de fossiles du Peabody Museum of Natural History de Yale en 2017, un étudiant diplômé de l’Université du Texas à Austin, du nom de Simon Scarpetta, est tombé sur un tout petit crâne appartenant à un lézard de pas plus de 2,54 centimètres de long.

Le squelette était incroyablement bien préservé. D’ailleurs, on pouvait voir clairement que l’intérieur de la bouche était encore rempli de dents pointues, dont quelques-unes avec une courbe bien distincte.

Le jeune paléontologue était très surpris d’apprendre que le crâne n’avait jamais été étudié auparavant. En effet, celui-ci était rangé dans un tiroir avec d’autres fossiles et n’a pas été touché depuis sa découverte durant un voyage de chasse aux fossiles dans le Wyoming en 1971. Et il est important de préciser qu’il est vieux de 52 millions d’années.

« Les créatures que sont les lézards sont toutes petites et ont l’habitude de se briser, donc il n’est pas étonnant de se retrouver avec plein d’os individuels, isolés et fragmentés », déclare Simon Scarpetta.

Afin de pouvoir l’examiner de plus près, l’étudiant à l’UT Jackson School of Geosciences a décidé de l’y emmener. Le mois de septembre dernier, il a été publié dans la revue Scientific Reports ; l’étude portait sur le fossile en question qu’il considère comme étant une nouvelle espèce qu’il a nommée Kopidosaurus perplexus.

Une image CT du crâne de Kopidosaurus perplexus en vue latérale gauche.
Simon Scarpetta

« Kopidosaurus » fait référence aux dents caractéristiques du lézard (kopis étant une lame incurvée utilisée naguère par les Grecs), tandis que la deuxième partie du nom renvoie à la question déroutante de remonter et comprendre les origines de l’espèce.

D’après l’une de ses analyses, les preuves montrent un certain nombre de points plausibles ; deux groupes de lézards sont possibles et on peut avoir deux hypothèses générales sur le lieu d’origine du spécimen. Mais ce qui rend les choses encore plus incertaines c’est le type de relation que l’on peut trouver entre ces deux groupes. Celles-ci changent en fonction de l’arbre évolutif unique qui est examiné et Scarpetta a mis sous analyse trois de ces arbres de vie — chacun construit par des collègues étudiant les liens évolutifs de différents groupes de reptiles grâce à l’ADN. En outre, le chercheur estime qu’il pourrait y avoir une forêt de possibilités quant à l’intégration de Kopidosaurus perplexus.

Échafaudages moléculaires utilisés dans l’étude avec des hypothèses de relations sœurs principales étiquetées pour Kopidosaurus.
Simon Scarpetta.

Ce problème devrait servir de leçon aux paléontologues ; qu’un spécimen s’adapte à un endroit spécifique ne signifie aucunement qu’il ne s’adaptera pas aussi bien à un autre.

D’après Scarpetta, le Kopidosaurus perplexus n’est surement pas le seul fossile qui pourrait naturellement s’adapter aux différentes branches de l’arbre de vie. Joshua Lively, qui est aussi un paléontologue et le conservateur du Musée de la préhistoire orientale de l’Université de l’Utah, partage le même avis que son confrère et dit que cette étude est la raison pour laquelle il est important d’accepter l’incertitude. Cela peut conduire à une science meilleure et plus précise.


Contenu Sponsorisé

>