La dengue est un virus très dangereux aux symptômes très sévères, tels que des vomissements, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et des éruptions cutanées. Dans le pire des cas, cette maladie transmise aux humains par les moustiques peut même provoquer des saignements sous la peau.
Pour l’éradiquer, Perran Stott-Ross a décidé de se laisser manger le bras par ces petits insectes porteurs de Wolbachia, une bactérie susceptible d’aider la communauté scientifique dans cette ambition.
Selon L’Organisation mondiale de la santé, le nombre de personnes touchées par la dengue a atteint les 4,2 millions l’an dernier, cependant avec très peu de décès.
Si le monde continue encore de se battre pour anéantir cette épidémie, certains pays ont réussi à en venir à bout. En Australie et au Grand Nord du Queensland, par exemple, les cas de transmission sont quasiment nuls, et c’est grâce à Wolbachia.
Cette dernière, connue pour empêcher naturellement la propagation de la dengue, est transmise parmi les moustiques de génération en génération, sans affecter les humains. Or cela est indispensable pour mener à bien la lutte contre le virus. C’est pourquoi des moustiques contaminés par Wolbachia sont relâchés dans le nord du Queensland, depuis 19 ans.
Malheureusement, il est très difficile d’injecter cette bactérie aux moustiques transmetteurs de la dengue, appelés Aedes aegypti, tous à la fois.
Alternativement, les experts infectent individuellement leurs œufs, à l’aide d’un micromanipulateur. Comme l’a expliqué Ross, entomologiste de l’Université de Melbourne, il s’agit d’une opération très délicate qui requiert beaucoup de patience pour arriver à faire passer les cellules infectées d’un œuf à un autre, pour un total de 10 000 par jour, avant de trouver une femelle susceptible de transmettre Wolbachia à sa progéniture.
Une fois la ligne stable obtenue, les moustiques seront élevés en laboratoire, puis libérés dans la nature pour se reproduire avec la population sauvage de la région. Ross, quant à lui, ne s’est pas contenté de simplement étudier la réactivité de cette multitude de moustiques australiens porteurs de Wolbachia. Au lieu de cela, il assume lui-même la tâche de les nourrir, ou plutôt de leur « servir de nourriture ».
À part, quelques irritations assez désagréables et des démangeaisons, notre « cobaye » ne semble pas vraiment avoir des séquelles liées à son expérience. Par ailleurs Wolbachia s’est révélée également efficace pour éliminer d’autres infections similaires à la dengue aussi bien que leurs hôtes. C’est pourquoi elle est utilisée dans les zones touchées par la dengue, mais aussi par le virus Zika, et le Chikungunya, comme c’est le cas en Malaisie.
Ce projet a été désormais élargi à 12 autres pays dans la même situation, et des organisations à but non lucratif à l’instar du World Mosquito Program comptent l’étendre à toutes les zones infectées sur la planète. Bien entendu, cela ne sera pas chose facile, mais Ross reste optimiste.
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