The Photographer, Wikipedia Commons

Au regard du prix de l’essence qui ne cesse de flamber dans la majorité des pays depuis quelques années maintenant, savoir qu’au Venezuela un seul petit dollar américain permet d’acheter 3,5 millions de litres d’essence peut sembler être une affaire en or.

Pourtant, la réalité est toute autre pour les résidents de ce pays d’Amérique latine : contrairement à ce que l’on peut penser, ceci révèle davantage les grosses difficultés économiques auxquelles doivent faire face les Vénézuéliens, qui se veulent de plus en plus compliquées à gérer au fil du temps.

Retour sur une situation catastrophique que le gouvernement tente, tant bien que mal, d’éradiquer…

Un phénomène qui ne profite malheureusement pas à tout le monde

Si un dollar est effectivement le coût de 3,5 millions de litres d’essence au Venezuela, il équivaut également à la moitié du salaire moyen des habitants : en effet, au début de l’année 2018, les travailleurs vénézuéliens ne touchaient pas plus de 2,2 dollars par mois.

L’économie du pays est dans un état tellement critique que la plus grande majorité ne peut à peine s’offrir 6 % des produits de première nécessité : pour vivre correctement, une famille aurait besoin de débourser environ 150 dollars par mois lorsque l’on sait qu’un kilo de riz lui coûte plus de 4 dollars.

Ainsi, à cause de l’hyperinflation et de la dévaluation de la monnaie nationale, les prix ne cessent de doubler toutes les deux semaines depuis quelques mois : pour avoir un ordre d’idées, une simple tasse de café coûterait 1 million de dollars à un Américain ou 880 000 euros à un Européen.

Mais pendant que les produits (et plus particulièrement la nourriture, les médicaments et les vêtements) deviennent toujours plus inaccessibles chaque jour à cause d’une inflation qui avoisine les 1 million de %, l’État vénézuélien continue cependant de subventionner l’essence…

Malheureusement, toutes ces incohérences économiques ont fini par provoquer la colère des citoyens qui ont fui par milliers : rien que cette année, plus de 500 000 Vénézuéliens ont quitté le pays.

Des mesures gouvernementales en cours d’exécution

Il faut savoir que même si l’essence est pratiquement gratuite pour les Vénézuéliens, leur niveau de vie a atteint un tel seuil de précarité qu’il ne leur est plus possible de se déplacer en voiture.

De plus, ce « tarif préférentiel » ne coûte pas moins de 10 milliards de dollars à l’État chaque année, alors que 90 % des transports ne fonctionnent plus, les chauffeurs ne pouvant plus se permettre d’effectuer une quelconque réparation, même minime, sur leur véhicule…

Face à cette situation intenable que le peuple ne comprend plus, le gouvernement s’est vu forcé d’agir, bien que son champ d’action reste extrêmement limité pour redresser le pays : « Je veux que le pays récupère et j’ai la formule. Faites-moi confiance. Nous allons entamer un processus de reprise dans les jours, les semaines et les mois à venir. C’est une formule révolutionnaire, unique au monde ! » a déclaré le Chef d’État vénézuélien Nicolas Maduro en août 2018.

D’après lui, le redressement économique du Venezuela ne pourra avoir lieu que si les taxes et le prix du pétrole augmentent.

Il prévoit également une réévaluation de la monnaie.

Malheureusement, ce plan n’est pas au goût des 90 % de Vénézuéliens qui vivent dans la précarité : « Le gouvernement a décidé de nous imposer un dernier désastre », « Les mesures annoncées vendredi ne constituent pas un plan de relance économique pour le pays. Au contraire, elles représentent plus de faim, plus de ruine, plus de pauvreté, plus de souffrance, plus de douleur, plus d’inflation, une plus grande détérioration de l’économie. » s’exclament les principaux chefs de l’opposition.


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