Nietnagel, Flickr

Il existe deux types de personnes : celles qui ont seulement besoin de plisser les yeux lorsqu’elles sont exposées à une forte lumière, et celles qui, en prime, ne peuvent pas s’empêcher d’éternuer au contact du soleil.

D’ailleurs, ce phénomène est tellement automatique que certaines personnes vont jusqu’à chercher cette même lumière du soleil lorsqu’elles sentent un éternuement qui a du mal à sortir.

Si ce phénomène existe depuis la nuit des temps, la communauté scientifique n’y avait cependant pas trouvé de raison logique, et il aura fallu attendre les années 1990 pour le comprendre…

Une question qui a longtemps intrigué les scientifiques

Durant l’Antiquité déjà, le philosophe grec Aristote a cherché à comprendre pourquoi certains individus éternuaient quand ils étaient exposés au soleil : « Pourquoi éternue-t-on davantage quand on regarde vers le soleil ? N’est-ce pas parce que le soleil meut notre organe en réchauffant ? C’est le même effet que quand on se touche le nez avec des plumes. De part et d’autre, c’est la même action ; car en échauffant l’organe par le mouvement, on fait que l’humide se change plus vite en air ; et c’est la sortie de l’air qui est l’éternuement » écrivait-il.

Ainsi, selon lui, ce phénomène n’est possible qu’en présence du soleil.
Or, nous savons aujourd’hui qu’il se produit même avec une forte lumière artificielle, comme le mentionne le Chercheur français J. Sedan dans son étude de 1954 : ce symptôme étrange, qu’il appelle « réflexe photosternutatoire », se déclare lorsqu’il place quelques patients sous un ophtalmoscope pour examiner leur rétine.

Ne trouvant aucune information supplémentaire dans la littérature médicale, il est intimement persuadé que ce symptôme reste relativement rare.

Néanmoins, dix ans plus tard, en 1964, le Docteur HC Everett, qui parle lui de « réflexe de l’éternuement photique », remarque que ces éternuements dus à la lumière sont en réalité beaucoup plus communs que ne pouvait le penser le Chercheur Sedan…

Hs-gestaltung, Pixabay

Un phénomène aujourd’hui compris par la science

Aujourd’hui, le réflexe de l’éternuement photique touche entre 17 et 35 % de la population.

Si nous avons longtemps pensé qu’il s’agissait d’une réaction purement nasale, il n’en est rien : les vraies raisons sont aussi bien cérébrales que génétiques.

En effet, d’un point de vue purement neurologique, il faut savoir que le nerf optique (celui qui permet de capter la lumière) se trouve juste à proximité du nerf trijumeau (responsable des éternuements) : chez une personne sur quatre, la stimulation de leur nerf optique est tellement importante lors d’une exposition soudaine à une forte lumière qu’il fait irrépressiblement réagir le nerf trijumeau. Au contact de la lumière, le nerf optique oblige la pupille à rétrécir brutalement.

Dès lors, le nerf trijumeau répond instinctivement en provoquant une congestion nasale (et donc des démangeaisons au nez) qui se traduit par un éternuement.

Aussi, tout porte à croire que les éternuements provoqués par la lumière intense sont transmis génétiquement : ainsi, une étude menée par des généticiens sur pas moins de 10 000 personnes a démontré que le réflexe de l’éternuement photique se retrouve à deux endroits bien précis dans leur génome.

De même, les statistiques prouvent que si un seul des deux parents est atteint du réflexe de l’éternuement photique, il y a une chance sur deux pour que son enfant en hérite.


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