Avec la variété étonnante de fleurs qui existent aujourd’hui, il est difficile d’imaginer qu’elles descendent toutes d’une seule espèce.

Récemment, une équipe de chercheurs serait arrivée à modéliser un portrait-robot de la fleur ancestrale. Fleurie, il y a 140 millions d’années, elle possédait probablement les organes reproducteurs des deux sexes.

La découverte 

Le projet eFlower qui regroupait 30 chercheurs issus de 13 pays s’est donné pour objectif de répondre à cette question passionnante : à quoi ressemblait donc l’ancêtre de toutes les fleurs ?

Les fleurs ont connu depuis leur apparition, il y a des millions d’années, une diversification spectaculaire et comptent plus de 300 000 espèces.

Les scientifiques ont combiné les modèles d’évolution connus de certaines espèces de fleurs avec une immense base de données regroupant les propriétés de nombreuses espèces florales.

Les résultats étaient étonnants, aucune fleur actuelle ne ressemblerait à la fleur millénaire. La toute première fleur serait «probablement portée par un petit arbre ou un buisson».

La fleur ancestrale était bisexuelle avec des tours multiples (cycles concentriques). Image de Hervé Sauquet & Jürg Schönenberger

L’étude a permis d’établir, également que les pièces stériles de la fleur ancestrale étaient vraisemblablement d’un seul type (tépales), comme chez la tulipe. Il n’y avait pas de différenciation entre les sépales et les pétales.

En plus, d’après cette étude, les pétales de la première fleur étaient peut-être organisés en sillons, autrement dit, en groupe de trois situés au même niveau de la tige, et non en spirale, comme on l’a longtemps supposé, contrairement à de nombreuses fleurs (comme le lys) où les pétales sont en spirales, décalés les uns par rapport aux autres.

En conclusion, tout ce qui a été pensé et enseigné sur l’évolution florale jusqu’à maintenant a été remis en question. Et, d’un autre côté, cette étude confirme, également l’idée que la fleur ancestrale était complexe.

L'arbre évolutif des fleurs et plantes.
L’arbre évolutif des fleurs et plantes. Image de H. Sauquet, J. Schönenberger, CNRS.

Une sexualité controversée

Les différents travaux sur la fleur nous ont permis d’apprendre maintenant que l’ascendant de la plupart des fleurs était très certainement hermaphrodite, c’est-à-dire que la fleur est dotée d’organes à la fois mâle et femelle.

La discrimination entre l’un et l’autre sexe a probablement vu le jour plus tardivement.

Donc, l’ancêtre de toutes les fleurs posséderait à la fois des parties femelles dites carpelles et mâles appelées étamines, même si, pour les botanistes, cela ne constituerait pas une surprise.

Pour conclure, on peut avancer que la plupart des fleurs actuelles sont hermaphrodites comme leurs ancêtres, mais, toutefois, il s’avère qu’un pourcentage non moins important sont unisexuées.

C’est la preuve que la question du mode de reproduction de la toute première fleur n’avait pas encore été résolue. « Là, on prouve une bonne fois pour toute que la fleur ancestrale était bisexuée » pense Hervé Sauquet principal auteur et coordonnateur de cette étude.


Contenu Sponsorisé

>