Public Domain, Pxhere

Si l’intérêt que l’on porte à l’Histoire est purement subjectif, se retrouver en face d’une œuvre d’art qui a su traverser les âges, les guerres, mais aussi les catastrophes naturelles pendant des siècles, voire des millénaires ne peut que nous laisser admiratifs.

Traces incontestables et plus que jamais palpables d’une époque que nous ne connaîtrons jamais ailleurs que dans les livres, les artéfacts anciens savent nous conter à eux seuls une culture aujourd’hui perdue, une civilisation éteinte.

Mais en dépit du respect et de toute l’admiration que l’on peut ainsi leur porter et parce que la bêtise est humaine, certains d’entre eux se sont vus détruits en un clin d’œil, comme ce fut le cas pour ces 6 artéfacts qui ont connu une fin aussi tragique que ridicule…

6. Le vase Ming

Cocoparisienne, Pixabay

Pièce extrêmement rare qui date du 15e siècle, les vases Ming sont des œuvres d’art à part entière, si bien que leur vente peut atteindre les 4 millions de dollars s’ils sont bien entretenus.

Lorsqu’ils sont malencontreusement transformés en lampe par leur propriétaire en revanche, leur valeur dégringole forcément : tel est le cas d’un Britannique qui a involontairement détruit un vase Ming en y ajoutant une structure en métal pour y poser un abat-jour et en le perçant pour y poser une base en bois.

Offert par une personne âgée de son entourage, il était évidemment loin de se douter que l’objet datait du règne de l’empereur Ming Xuande : d’après les experts de Duke, une maison de vente aux enchères principalement dédiée aux beaux-arts en Angleterre, ce vase est composé de porcelaine chinoise d’une valeur inestimable et sa forme singulière les laisse penser qu’il était utilisé en qualité de brûleur d’encens durant des cérémonies importantes au 15e siècle.

Devant une situation aussi invraisemblable, le commissaire-priseur Guy Schwinge de la maison Duke déclare : « Il est tentant de spéculer combien de millions le vase aurait pu [se vendre] s’il n’avait pas été endommagé quand il a été converti en lampe de chevet. »

Toujours est-il que malgré les dégâts causés sur l’artéfact, il a été vendu à pas moins de 550 000 livres sterling.

Cependant, ce n’est pas la première fois que les employés de Duke font face à ce genre de situations ubuesques : quelque temps auparavant, un couple a vendu son porte-parapluie aux enchères qui n’était autre qu’un vase datant du milieu du 18e siècle ayant appartenu à l’empereur Qianlong.

5. Les géoglyphes de Nazca

Leander.canaris, Flickr

Situation on ne peut plus rocambolesque pour les militants de Greenpeace en décembre 2014 : l’organisation internationale qui lutte activement pour la protection de l’environnement et la préservation du patrimoine naturel a involontairement, mais littéralement dévasté l’un des plus importants sites péruviens classés patrimoine mondial de l’humanité, les géoglyphes de Nazca, au Pérou.

Pendant que se déroulait le sommet de l’ONU sur le climat à Lima (Pérou), les activistes pacifistes de Greenpeace ont décidé d’organiser une manifestation à moins de 450 km, dans le désert de Nazca, pour dénoncer les désastres causés par le réchauffement climatique sur notre planète.

Si jusque là leur action paraît louable et justifiée, l’indignation du gouvernement péruvien l’est tout autant : « Il est temps de changer, le futur est renouvelable – Greenpeace » peut-on lire sur les banderoles qu’ils ont collées au sol à côté d’un géoglyphe vieux de plus de 1500 ans.

En effet, il faut savoir que le désert de Nazca abrite une zone protégée et strictement interdite au public où près d’une centaine de géoglyphes géants (dont certains atteignent les 300 mètres de longueur) ont été sculptés dans le sol il y a plus d’un millénaire et qui, jusqu’à l’intervention maladroite de Greenpeace, étaient restés parfaitement intacts.

En plus d’avoir soulevé la colère du peuple péruvien, il semble que les marques laissées par les banderoles sur le site sont indélébiles comme l’explique tristement le Vice-Ministre de la Culture péruvienne Luis Jaime Castillo : « [Les géoglyphes] sont extrêmement fragiles, ce sont des roches noires sur un fond blanc : vous marchez, et l’empreinte durera des centaines voire des milliers d’années et celui qu’ils ont détruit est le plus visible et le plus connu de tous. »

Greenpeace.

Évidemment, les quelques activistes de Greenpeace mis en cause se sont vite excusés, mais en 2017, l’un d’entre eux a écopé d’une peine de 40 mois d’emprisonnement avec sursis ainsi que d’une amende de pas loin de 200 000 dollars.

4. Les sculptures de la galerie de Los Angeles

Lord Jim, Flickr

C’est lors d’une exposition d’art au « 14th Factory » dans la ville de Los Angeles durant l’été 2017 qu’une femme a accidentellement détruit non pas une, mais plusieurs sculptures à la fois.

L’exposition, qui comportait plusieurs rangées de couronnes présentées au public sur des piédestaux, a ainsi viré au cauchemar lorsqu’une des visiteuses a accidentellement perdu l’équilibre en tentant de prendre un selfie avec l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste Gloria Yu, laissant ainsi les piédestaux dégringoler les uns après les autres comme de vulgaires dominos.

Si la situation peut faire sourire de prime abord, les dégâts causés par la jeune étudiante s’élèvent à près de 200 000 dollars.

En outre, de nombreuses sculptures ont été endommagées : sur les 12 couronnes touchées par cette déplorable réaction en chaîne, 3 d’entre elles sont définitivement irréparables.

Bien que la jeune femme n’ait fort heureusement pas été poursuivie, cela nous rappelle combien l’art se regarde avec les yeux et se vit avec le cœur.

3. Les marbres d’Elgin

British museum, Wikipédia

C’est en 1801 que Lord Elgin ordonna d’envoyer les sculptures de marbre du temple de l’Acropole d’Athènes, en Grèce, vers Londres.

Réclamant depuis lors ces sculptures communément appelées les « marbres d’Elgin » qui occupent toujours aujourd’hui le British Museum, les Grecs ont tenté plusieurs fois de les récupérer, en vain.

C’est ainsi que 200 ans plus tard, en 1999, qu’une équipe composée d’archéologues et de scientifiques grecs ont réussi à mettre en exergue les dommages importants causés sur ces artéfacts vieux de plus de 2500 ans aujourd’hui.

À ce propos, la Ministre de la Culture grecque a déclaré : « C’était la première fois que les experts examinaient les billes à l’extérieur du British Museum et malheureusement les découvertes ont confirmé les craintes qu’elles aient été irrémédiablement endommagées ».

En effet, durant une tentative de restauration de ces marbres d’Elgin en 1930, les employés du British Museum auraient utilisé des brosses en métal et autres instruments en cuivre pour les nettoyer, engendrant ainsi de nombreuses rayures et déformations.

Face à l’indignation du peuple grec, l’un des porte-paroles du British Museum a fait ses excuses, expliquant alors que « le musée admet que des erreurs ont été commises à l’époque, mais c’était il y a 50 ou 60 ans ».

2. « Le Rêve » de Pablo Picasso

Fort Greene Focus, Flickr

« Le Rêve » fait certainement partie des toiles les plus connues de Pablo Ruiz Picasso.

Peinte en 1932, elle se veut colorée et particulièrement chargée d’émotion autant que d’histoire : effectivement, elle représente Marie-Thérèse Walter, compagne de 28 ans sa cadette avec laquelle il a entretenu une relation particulièrement fusionnelle, passionnée et pour laquelle il a eu un véritable coup de foudre en l’apercevant pour la première fois.

Si le chef-d’œuvre a été peint par Picasso en à peine 5 heures, il n’aura fallu que quelques secondes à son propriétaire Steve Wynn, entrepreneur américain dont la fortune s’élève à plus de 3 milliards de dollars, pour l’endommager.

Ainsi, lors d’une soirée entre amis, le milliardaire atteint de rétinite pigmentaire, une maladie dégénérative de l’œil qui l’empêche entre autres d’évaluer correctement la distance des objets, a accidentellement donné un coup de coude dans la peinture en voulant se retourner pendant qu’il discutait, au point de littéralement trouer la toile.

Comble du malheur, Steve Wynn devait la vendre le lendemain au milliardaire et amateur d’art Steven Cohen pour un peu moins de 140 millions de dollars.

Si la toile a soigneusement été réparée, la transaction quant à elle n’aura eu lieu que 7 ans plus tard, en mars 2013.

1. Le vin de Thomas Jefferson

Colin, Wikipédia

En 1985, William Sokolin, marchand de vin new-yorkais, est devenu l’heureux propriétaire d’une bouteille de Château Margaux de 1787 marquée par les initiales du troisième président des États-Unis, écrivain, mais également vigneron Thomas Jefferson.

Lors d’une soirée au Four Season de New-York où de nombreux amateurs de vin se sont réunis, le propriétaire décida de l’apporter pour la montrer aux autres convives.

Brandissant fièrement sa bouteille, William Sokolin a trébuché sur une structure métallique qui l’a accidentellement troué, le précieux breuvage d’une valeur de plus d’un demi-million de dollars s’échappant doucement de son récipient.

Si William Sokolin a réussi tant bien que mal à en sauver une petite partie, le malheureux évènement l’a cependant obligé à quitter la soirée dans un état second, laissant les quelque 200 autres invités à leur ébahissement derrière lui.

 


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