Daniel Jaeger/Arquivo pessoal.

Si l’industrialisation est incontestablement synonyme de développement, elle est également l’une des principales causes de la déforestation de notre Terre : alors que nous avons lentement troqué nos espaces verts contre de grands buildings au fil du temps, les statistiques prouvent que nous détruisons pas moins de 13 millions d’hectares de forêts chaque année.

Mais à une époque où la tendance est de raser totalement la verdure pour y faire couler des tonnes de dalles de béton à la place, certains ont décidé d’entretenir un lien étroit avec la nature qui nous entoure : c’est le cas des propriétaires de ces 5 structures hors du commun qui ont intentionnellement été bâties autour d’un arbre, pour le plus grand bonheur de notre planète…

5. L’école Fuji Kindergarten, Japon

準建築人手札網站 Forgemind ArchiMedia, Flickr

Victime d’un cyclone tropical qui a traversé la ville de Tachikawa il y a quelques années, rien ne présageait que ce zelkova japonais d’une cinquantaine d’années allait retrouver un second souffle : grisonnant et à moitié déraciné, l’arbre malade qui peinait à survivre ne servait plus qu’à distraire les enfants du quartier qui s’amusaient à y grimper durant leur temps libre.

C’est donc tout naturellement que les autorités locales ont voulu lui rendre hommage de la meilleure manière qui soit, notamment en l’intégrant au centre de la cour d’un vaste établissement scolaire.

Pour cela, le gouvernement a eu l’idée ingénieuse de construire l’école primaire Fuji Kindergarten tout autour, permettant ainsi aux écoliers d’être toujours au plus proche de leur arbre préféré.

準建築人手札網站 Forgemind ArchiMedia, Flickr

D’une capacité d’accueil de pas moins de 600 élèves, Fuji Kindergarten, qui a vu le jour en 2007, s’inscrit indubitablement dans une volonté d’apprendre aux plus jeunes à se reconnecter à la nature : dans une société où les technologies modernes ont complètement remplacé les jeux en plein air, cette école, qui a gagné le Prix international Moriyama RAIC de 2017, leur redonne le goût des choses simples.

« Lorsque les enfants ont commencé à interagir avec le bâtiment, ce fut un moment émouvant. C’était simple, ils ont juste commencé à courir. C’était au-delà de nos attentes. J’étais assis avec le Principal et tout le monde avait les larmes aux yeux. C’était incroyable, une réaction instantanée ! » se souvient Takaharu Tezuka, l’architecte principal de Fuji Kindergarten.

4. La médiathèque François-Villon, France

 

C’est au sud de Paris, dans la petite ville de Bourg-la-Reine, que se trouve la médiathèque François-Villon.

Si elle semble tout ce qu’il y a de plus normal de prime abord, l’édifice de plus de 850 m² bâti en 2014 est pourtant bien loin d’être anodin, et pour cause : il a été construit tout autour d’un noyer centenaire, avec de larges façades en verre pour que les lecteurs puissent l’admirer tout en vaquant à leurs occupations.

Imposant, l’arbre constitue le cœur du jardin de la bibliothèque qui se veut volontairement agencée en U, pour ne pas le perdre de vue une seule seconde : si les visiteurs préfèrent nettement le regarder perdre ses feuilles à travers la vitre pendant l’hiver, ils ne tardent cependant pas à se bousculer dans la cour dès les premiers jours de printemps pour s’installer juste à côté et lire leur livre à proximité.

Imaginé par Pascale Guédot, une architecte française connue pour son style inimitable et lauréate du plus grand concours d’architecture national de 2011, le projet de la médiathèque François-Villon a conquis les habitants de Bourg-la-Reine : « La construction de la nouvelle médiathèque a été l’occasion d’en repenser le fonctionnement. Autrefois lieu de stockage d’ouvrages, elle est aujourd’hui devenue espace de convivialité » déclare fièrement Cyrille Lemaître, Directeur de ladite médiathèque.

3. L’araucaria de Tocantins, Brésil

Diario Do Sudoeste

Contrairement à ce que nous pouvons penser, les arbres tropicaux du Brésil n’habitent pas que l’Amazonie : c’est justement le cas de ce mystérieux araucaria, un conifère qui s’est retrouvé au beau milieu d’une route de la petite ville rurale de Pato Branco, au sud du pays.

Préservé délibérément par le maire de la ville Augustinho Zucchi, dont la décision a vivement été soutenue par ses habitants, l’arbre est aujourd’hui le symbole de Pato Branco par excellence.

Les citoyens y sont tellement attachés que les actes de vandalisme à l’encontre du végétal sont considérés par les autorités locales comme de véritables « crimes contre l’environnement » et non pas comme des délits.

Dorloté par les riverains et le gouvernement, l’araucaria de Tocantins a même droit à des traitements tout particuliers lorsqu’il est dégradé : en avril 2015, alors qu’un groupe de malfaiteurs avait tenté de le décimer à la hache, la mairie a instantanément fait appel à des professionnels pour soigner le végétal de son entaille.

« Nous travaillons sur la récupération de l’arbre, où nous allons faire une sorte de pansement dans la coupe. […] Nous avons enregistré le rapport d’incident et fait suivre une enquête par la police. Par conséquent, quiconque a des informations ne doit pas hésiter à nous contacter », avait affirmé le secrétaire à l’Environnement Nelson Bertani au moment des faits.

2. La maison de verre du Kazakhstan

 

Bien que toujours au stade de projet à l’heure actuelle, le concept de l’architecte kazakh Almassov Aibek reste sans aucun doute l’une des plus originales qui puissent être pensées : alors que son client lui a demandé de lui construire une maisonnette en pleine campagne pour y passer sa retraite, l’expert a imaginé un domicile un peu particulier.

Entre cabane en bois traditionnelle et bâtisse aux matériaux ultramodernes et tendance, l’idéal serait d’ériger un logement circulaire de 4 étages, mais dont les murs sont entièrement en verre et où un sapin passe au travers : « J’ai voulu combiner les capacités d’un design industriel moderne avec la beauté et les bienfaits de la nature » explique le professionnel.

Évidemment, il va sans dire que l’intimité n’est pas la priorité d’Aibek Almassov, mais compte tenu des alentours, il y a peu de chances pour que quelqu’un d’autre décide de construire une résidence perdue en plein milieu d’une forêt kazakhe.

Ainsi, la maison, qui devrait voir le jour d’ici peu, sera dotée de panneaux solaires ainsi que d’un système de récupération d’eau de pluie : totalement écologique, les pièces de vie telles que la cuisine, la chambre, les salles d’eau et le salon se trouveront au rez-de-chaussée, là où se trouve le tronc du sapin, tandis que les 3 autres étages, qui accueillent les grandes branches et les aiguilles de l’arbre et qui, à fortiori, sont difficilement aménageables, serviront davantage à s’émerveiller de la nature environnante…

1. La gare Neyagawa Kayashima, Japon

Wikipedia Commons

Situé au nord de la ville d’Osaka, au sud-est du Japon, l’arbre Big Kusu est un camphrier de 20 mètres de haut, posté en plein milieu de la gare de Neyagawa Kayashima, au nord-est de la commune.

Mais le plus extraordinaire, c’est avant tout qu’il n’a pas moins de 700 ans : « On estime qu’il a 700 ans et il est connu de tous les habitants depuis très longtemps », peut-on ainsi lire sur une petite plaque qui accompagne l’arbre.

Construite en 1910, la gare Neyagawa Kayashima n’a pas toujours abrité Big Kusu en son centre : initialement, le camphrier se trouvait juste à côté et les voyageurs habitués restaient souvent en dessous pour se protéger du soleil ou de la pluie.

Mais en 1972, face à une population toujours plus nombreuse, le gouvernement a vite décidé d’entamer des travaux pour agrandir la gare : tandis que Big Kusu devait être coupé, les autorités ont finalement pensé qu’il valait mieux le laisser tel quel et élargir le réseau de transports en le gardant intact.

C’est ainsi que depuis 1980, Big Kusu, transformé en véritable sanctuaire, surplombe la station de train.

Considéré presque comme une divinité aujourd’hui, le camphrier est orné d’une corde de Shimenawa, une large ficelle faite en paille de riz qui symbolise une enceinte sacrée au Japon.


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