Jeremy Hiebert, Flickr

Si vous pensez savoir exactement ce à quoi ressemble un lac, et bien, détrompez-vous.
Tandis que la plupart d’entre nous les imaginent tous comme étant des plans d’eaux très calmes et paisibles, il en existe pourtant plusieurs qui sont loin d’être comme ce que nous connaissons.

Retour sur les cinq lacs les plus étonnants qui peuplent les quatre coins de notre planète…

5. Les lacs du désert de Badain Jaran

Le point culminant du désert de Badain Jaran, le pic Bilutu.
Sjoerd van Oort/Wikipedia Commons

Alors que le désert mongolien de Badain Jaran est, comme son nom l’indique, une vaste étendue de sable qui s’étend sur plus de 49 000 km, il renferme cependant en son sein un miracle scientifique on ne peut plus singulier, si bien qu’une centaine de lacs ont mystérieusement émergé des profondeurs pour venir se nicher entre les dunes.

Bien que les chercheurs ne sachent pas encore exactement pourquoi ces eaux ont soudainement fait leur apparition au milieu de cet immense Sahara, ils ont malgré tout émis deux principales hypothèses à ce sujet.

Pour certains experts, il pourrait s’agir d’eaux souterraines qui sont, pour une raison que l’on ignore, remontées à la surface.

Même s’il est vrai que la communauté scientifique a découvert depuis longtemps maintenant que le désert de Badain Jaran se trouve effectivement au-dessus d’un gigantesque cours d’eau souterraine, un détail, et non des moindres, met toutefois cette théorie en péril.

Ainsi, il faut savoir que sur la centaine de lacs présents au pied de ces monts arides, une cinquantaine d’entre eux sont extrêmement salés, tandis que les autres sont d’eau douce.

Partant du principe qu’ils ont jailli d’une seule et unique source, la logique voudrait qu’ils aient tous la même composition…

Pour d’autres en revanche, ils tireraient sans doute leur origine de la stagnation des pluies et de la fonte des neiges qui ont souvent lieu dans cette région du monde principalement connue pour ses hivers particulièrement glaciaux.

4. Spotted lake, ou le lac tacheté

Bryan Hughes/Flickr

Situé à quelques pas de la ville canadienne d’Osoyoos en Colombie-Britannique, Spotted lake, que l’on peut traduire de l’anglais par « le lac tacheté », porte son nom à merveille, du moins en été.

Tandis que son apparence est semblable à n’importe quel autre lac durant les saisons froides, il arbore des centaines de tâches d’épaisseur et de couleurs différentes, tantôt jaunes, tantôt vertes, mais également bleues par endroits, qui apparaissent dans l’eau dès lors que les températures se réchauffent.

Décrit par les résidents canadiens qui vivent à proximité comme étant « le lieu le plus magique au monde », il a passionné des générations entières d’autochtones qui, au regard de son originalité, étaient intimement persuadés qu’il cachait des pouvoirs surnaturels, pensant notamment que chaque tâche possédait des vertus médicinales selon sa forme et sa teinte.

Mais aussi merveilleuse puisse-t-être cette légende urbaine, les études scientifiques menées dans la région ont démontré qu’il s’agit en réalité d’un phénomène tout à fait normal.

Ainsi, quand le froid glacial disparaît et que les neiges qui se sont accumulées sur les collines fondent, elles se déversent dans le bassin du lac en apportant avec elles différents minéraux, parmi lesquels du calcium, du sulfate de magnésium ainsi que du sulfate de sodium.

Sachant qu’il est naturellement très salé et que l’eau tend à s’évaporer lorsque les beaux jours arrivent, tous ces minéraux se retrouvent encerclés par des couches plus ou moins compactes de sel, formant ainsi des centaines de petites piscines bien distinctes.

Et pour ce qui est de la couleur de chacune d’entre elles, elle est tout simplement due à la composition chimique du minéral enfermé à l’intérieur.

3. Les lacs Plitvice

Plitvice Lake/Wikipedia Commons

C’est en plein cœur de la Croatie, à 140 km au sud de la capitale de Zagreb dans la réserve naturelle de Plitvice, que les 16 lacs qui portent le même nom attirent des millions de visiteurs chaque année, et pour cause.

D’une beauté à couper le souffle, leurs eaux bleu lagon bordées de pierres et de hautes végétations luxuriantes font de ce site un véritable petit coin de paradis.

Zone dite karstique, elle est principalement composée de larges montagnes Rocheuses et de calcaire appelé « travertin » qui, grâce à la présence de calcium dans l’eau, s’accumule au fil du temps (à raison d’un centimètre par an) et forme des frontières toujours plus épaisses et résistantes entre les différents lacs.

En d’autres termes, bien qu’ils soient 16 pour le moment (12 lacs supérieurs et 4 lacs inférieurs), il y a fort à parier qu’ils seront encore plus nombreux d’ici quelques siècles.

Fort heureusement, et pour le plus grand plaisir de nos yeux, ces barrières grandissantes n’empêchent pas les lacs de s’alimenter en eau entre eux, bien au contraire, car ces derniers se rejoignent au moyen de plusieurs petites rivières et d’une centaine de cascades aussi fascinantes les unes que les autres.

2. Le lac Taal

Cône volcanique Binintiang Malaki du volcan Taal aux Philippines.
Mike Gonzalez/Wikipedia Commons

Nous savons tous ce qu’est un lac (…). De même, nous pouvons parfaitement nous représenter une île ou alors un volcan.

Mais avez-vous déjà vu un lac qui renferme une île, qui se trouve au centre d’un volcan dans un lac encore plus grand à l’intérieur d’une île deux fois plus volumineuse dans un archipel perdu dans l’immensité de l’Océan Pacifique ?

Et bien aussi saugrenu (et compliqué) cela puisse paraître, c’est exactement là que se situe le lac Taal, au cœur de Luçon, une des 7 641 îles qui composent les Philippines.

De manière plus simple, mais pas moins curieuse, le lac Taal est ce que l’on appelle une caldeira, autrement dit un lac de cratère, celui du volcan de Taal en l’occurrence.

Cette dernière, généralement circulaire, se forme au centre d’un volcan après qu’il se soit littéralement vidé de sa chambre magmatique (après une éruption donc), comme un ballon de baudruche qui s’affaisse après qu’il ait éclaté.

Mais ce n’est pas tout : à l’intérieur du lac Taal se trouve une île minuscule, qui n’est autre que le cône du volcan Taal qui a visiblement résisté aux éruptions passées et qui pointe le bout de son nez hors de l’eau.

Bien que le spectacle soit époustouflant à contempler, il n’en est pas moins dangereux pour autant, car le volcan Taal est encore en activité.

Avec pas moins de 33 éruptions à son actif, autant dire que le lac éponyme qui le borde est… explosif !

1. Le lac Kwate

Queen Elizabeth National Park.

C’est en Afrique de l’Est, et plus particulièrement au sud-ouest de l’Ouganda dans le parc national Queen Elisabeth, que l’on peut observer le duo absolument magnifique de lacs volcaniques du rift Albertin.

D’un côté, on peut voir le petit lac Bunyaruguru, et de l’autre se trouve le lac Kwate, plus imposant et tellement salé qu’aucun animal mis à part le flamant rose ne s’en approche, ni pour s’abreuver ou ne serait-ce que pour faire sa toilette.

Malgré le nombre impressionnant d’espèces sauvages qui existent dans la région, tels que les éléphants, les babouins ou les buffles, seuls les travailleurs chargés de récupérer les grosses couches de sel ne s’y aventurent.

Tout comme peut l’être le lac Taal, ceux-ci se situent tous deux en plein cœur d’un cratère et ont vu le jour il y a entre 8 000 et 10 000 ans, des suites d’une ou plusieurs éruptions violentes.

Mais ce qui est étonnant, c’est que même si les scientifiques s’accordent à dire qu’ils sont aujourd’hui parfaitement éteints, l’odeur de soufre y est encore largement présente, au grand désarroi des ouvriers…


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