Julien Aliquot, CNRS HiSoMA

L’archéologie est une discipline fascinante qui émerveille le monde à chaque nouvelle découverte qui lui est apparentée et ce peu importe les époques, les lieux et les fouilles concernées. C’est le cas rapporté par les chercheurs d’un des lieux archéologiques les plus mythiques…

Une conservation essentielle

Un groupe d’experts en archéologie sont ravis de leur dernière exploration. Historiens, architectes et spécialistes en conservation ont réussi à faire un pas en avant dans le cadre d’une étude en cours depuis début 2017. Prévus pour divulgation en janvier 2019 lors de la conférence internationale sur l’Histoire et l’archéologie de la Jordanie, les résultats détaillés attirent déjà les regards curieux des spécialistes.

Déterrée en 2016, la tombe gréco-romaine aux dimensions inhabituelles ne cesse de faire parler d’elle. Percer les secrets des dessins muraux et des légendes inscrits dessus est devenu un objectif unique et excitant.

Deux tailleurs de pierre à l’ouvrage. Julien Aliquot, CNRS HiSoMA

« Les inscriptions sont similaires aux discours présents dans les bandes dessinées actuelles, car elles décrivent les activités des personnages : “je taille (de la pierre)” ou encore “Hélas pour moi ! Je suis sans vie !” ».

Très bien conservées, ces mosaïques vieilles de 2000 ans représentent une culture riche et authentique. « Ces 60 textes peints en noir, certains étant déjà été déchiffrés, ont la particularité d’être écrits en araméen, la langue locale à l’époque, tout en contenant des lettres grecques. » a expliqué Jean-Baptiste Yon d’Histoire et Sources des Mondes Antiques au CNRS NEWS.

La compréhension de la structure et de la naissance de l’araméen dépend grandement des analyses tirées et attendues de cette trouvaille florissante en iconographie. Située à l’actuelle Beït Ras en Jordanie, l’ancienne Capitolias de la Décapole a longtemps été une cité romaine semi-autonome et un incontournable point de rencontre commercial et culturel des sémitiques indigènes.

Un art d’un autre monde

La grande chambre initialement révélée contient une vaste salle et deux salles funéraires dont l’une abrite un sarcophage en basalte extrêmement bien préservé. Les peintures murales sont quant à elles composées de 260 figures différentes qui semblent s’animer dans une infinité de scènes qui s’étendent sur trois murs de la plus grande salle.

Zeus Capitolin entre les deux Fortunes de Capitolias et de Césarée Maritime. Julien Aliquot, CNRS HiSoMA

L’histoire semble être centrée sur un prêtre offrant un sacrifice aux divinités protectrices de Césarée Maritima, capitale de la Judée. Sur leur gauche, les visiteurs peuvent admirer deux dieux allongés sur des lits, submergés et gâtés par les offrandes d’humains de petite taille. Le principal paysage retranscrit représente des agriculteurs en train de cultiver de la vigne, de cueillir des fruits et de labourer les champs à l’aide de bœufs.

La scène qui montre des bucherons en train d’abattre des arbres avec l’aide des dieux est celle qui capte le plus l’attention pour sa symbolique singulière, mais frappante. Le plafond quant à lui est plus banal, décoré de signes du zodiaque et mettant en scènes des nymphes et le grand Nil.

« La nouvelle tombe de Beït Ras constitue un récit exceptionnel d’Histoire religieuse, politique et sociale, éclaircissant par l’occasion les interactions culturelles dans cette ville gréco-romaine du Proche-Orient. » ont expliqué les chercheurs dans un communiqué de presse.


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