Apprendre à vivre avec son bébé et comprendre le moindre de ses signes est le rêve de toute maman, notamment lorsque celle-ci fait face à une première expérience de maternité. L’idée retenue d’une bonne mère est sans doute celle d’assurer une présence continue et de répondre aux besoins de bébé.
Si la tâche semble aisée au plan de prise en charge des nécessités élémentaires, comme s’organiser pour les horaires de la tétée ou du biberon, du bain, des changements de couches ou du coucher, il n’en est pas de même pour la compréhension du babillage de ces petits bouts de chou.
En effet, la plupart des mamans adoptent des attitudes similaires face au langage inintelligible que prononce leur enfant avant sa maîtrise de la parole.
La tendance la plus répandue chez les mamans du monde entier est de mimer les glouglous des tous petits ; l’essentiel étant de s’engager avec son bambin dans une sorte de langage de sourds, histoire de lui montrer que maman est là.
Il faut dire qu’une récente étude vient de démontrer que ces discussions à sens unique que les parents ont tendance à mener avec leurs enfants, alors âgés que de quelques mois, doivent être révisées, de bout en bout.
L’étude en question, publiée en 2014 dans la revue Infancy et menée par des chercheurs des universités de l’Iowa et de l’Indiana, a conclu qu’engager une vraie conversation avec son bébé — au lieu de lui parler directement dans son propre langage ou à distance, tout en effectuant les tâches ménagères, par exemple — pouvait aider à accélérer le processus de son acquisition linguistique.
Cependant, il ne s’agit pas de compter combien de fois on converse avec les petits, mais de s’attarder sur la question de comment les aborder. Il y a lieu de dépasser l’idée que l’acquisition du langage est un mode inné.
La recherche a mis l’accent sur l’observation des réactions catégorisées en « redirectionnelles » ou « sensibles », d’un groupe de mamans.
D’après The Atlantic, les réponses de « redirection » des mamans consistent à détourner l’attention du bébé vers un jouet ou quelque chose dans l’environnement de ce dernier. Cette façon de procéder permet de capter l’attention de l’enfant.
En revanche, les réponses « sensibles » s’apparentent à la reprise par la maman des sons émis par l’enfant par l’introduction d’un phonème différent. Le cas le plus éloquent est lorsque le bébé balbutie les mots « da-da », que la maman module en « ma-ma » ou « pa-pa ».
Les bébés ayant reçu cette forme de réponses « sensibles » ainsi modifiées finissent par acquérir un nombre varié de vocalisations « consonne-voyelle » se rapprochant du vocable réel, autour de l’âge de 15 mois.
La combinaison des réponses de « redirection » et « sensibles » en évitant de tout juste mimer et reprendre les mêmes gazouillis de bébé, contribue grandement, selon les experts, à l’éveil cognitif de celui-ci et à son intelligence.
En d’autres termes, plus le mode de communication avec le bébé se rapproche du schéma réel du système de communication entre deux locuteurs adultes, mieux l’acquisition du langage se développe chez l’enfant.