Virginia Sea Grant/Flickr

Nombreuses sont les traditions ancestrales transmises de génération en génération, mais sans savoir si un quelconque fondement scientifique subsiste.

Un ancien adage populaire recommande de consommer les huîtres sauvages que pendant les mois qui contiennent la lettre « r », donc, de septembre à avril, afin d’éviter les intoxications alimentaires.

Aujourd’hui, une nouvelle étude suggère que les amateurs d’huîtres suivent cette pratique depuis au moins 4 000 ans.

En effet, de mai à août, les températures ont tendance à être plus élevées, augmentant ainsi le risque de prolifération d’algues potentiellement mortelles et souvent indétectables.

L’utilisation de l’odostome imprimé constitue un moyen économique de compléter d’autres méthodes de datation de spécimens de coquilles provenant de sites archéologiques et peut aider les chercheurs à comprendre la santé des écosystèmes côtiers de la région au fil du temps. Kristen Grace/Florida Museum.

Certaines algues microscopiques produisent naturellement une biotoxine appelée poison paralysant des mollusques et crustacés (PSP).

Selon le Département de la santé de l’État de Washington, les personnes qui consomment des mollusques infectés peuvent être contaminées par le PSP risquant une infection du système nerveux.

Des chercheurs du Musée d’histoire naturelle de Floride ont analysé un gisement de coquillages vieux de 4 300 ans au large de la côte géorgienne. 

Ils ont constaté que les coquilles d’huîtres étaient contaminées par des escargots parasites connus sous le nom d’odostomes, qui possèdent un cycle de vie de 12 mois.

La longueur de l’escargot au moment de son trépas permet aux chercheurs de déterminer le moment probable du trépas de l’huître hôte.

Boostea impressa est un petit escargot marin qui parasite les huîtres en perçant leurs coquilles et en les suçant à l’intérieur. Ces escargots peuvent être trouvés par centaines sur des huîtres individuelles tout au long de l’année. Kristen Grace/Florida Museum

Cette horloge saisonnière a permis à l’équipe scientifique de déterminer à quelle période de l’année les anciens habitants de la région consommaient des huîtres. Ils ont constaté que la population de l’île Sainte-Catherine limitait leurs récoltes aux trois saisons les moins chaudes.

Nicole Cannarozzi, auteure principale de l’étude et gestionnaire de la collection d’archéologie environnementale du Florida Museum a déclaré : « L’origine et l’utilité de ces gisements de coquillages ont fait l’objet de plusieurs débats ; certains supposent que c’était des amas de déchets alimentaires, d’autres lieux de fêtes communales ou peut-être une combinaison des deux.

Comprendre le caractère saisonnier des gisements apporte un nouvel éclairage sur leur fonction. »

Les anciens habitants de l’île, ont peut-être d’une manière fortuite, laissé les premiers témoignages de récolte durable. Les huîtres du sud-est se reproduisent entre mai et octobre, et en évitant la collecte d’huîtres pendant l’été, on favorise la reconstitution de leur population.

Elle affirme dans l’article publié dans PLOS One que l’utilisation de l’odostome est un moyen fiable pour compléter d’autres méthodes de datation des spécimens de coquillages provenant de sites archéologiques.

« Il est important d’étudier l’évolution des huîtres dans leur environnement au fil du temps, en particulier parce qu’elles sont en déclin dans le monde entier.

Ce type de données peut nous fournir de bonnes informations sur leur écologie, la manière dont d’autres organismes interagissent avec elles, la santé des populations d’huîtres et, à une plus grande échelle, la santé des écosystèmes côtiers. » Conclut-elle.


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