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En Australie et chez les jeunes, la criminalité a été considérablement réduite depuis le début du 21e siècle et l’État de Nouvelles Galles du Sud, qui est l’un des États australiens les plus peuplés, est aujourd’hui considéré comme étant très sécuritaire. Apparemment, au cours des deux dernières décennies, les adolescents australiens sont devenus moins violents et il y a eu une baisse sans précédent des arrestations dues aux cambriolages, à la drogue et à la conduite en état d’ivresse.

Les chercheurs en criminologie de l’Université nationale australienne (UNA) ont comparé les taux de criminalité des personnes nées en 1994, âgées entre 10 et 21 ans, par rapport à celles qui sont nées en 1984 à l’État de Nouvelles Galles du Sud, et il semblerait que la criminalité juvénile ait diminué de moitié.

La raison pour laquelle le taux de criminalité a nettement baissé en Australie

Les statistiques montrent que depuis l’an 2000, la proportion des jeunes ayant déjà commis leurs premiers crimes et qui sont enregistrés dans le système de justice pénale a diminué de 50 % avec diminution des crimes violents de plus de 32 %, des infractions liées à la drogue de 22 % et des vols de véhicules et des biens de 59 %. La conduite en état d’ébriété a également diminué de 49 %.

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Selon un rapport publié par le gouvernement australien, les nouvelles technologies de surveillance qui sont apparues ne sont pas les principales responsables des nouvelles statistiques qui seraient plutôt dues aux changements culturels apportés par les réseaux sociaux et l’Internet en général. En effet, selon le Docteur Jason Payne, chercheur et criminologue à l’École de Recherche des Sciences Sociales de l’ANU, les adolescents d’aujourd’hui ne passent plus beaucoup de temps à traîner dans la rue, dans des environnements non surveillés qui incitent à des infractions, mais ils préfèrent plutôt rester chez eux à défiler sur instagram ou à regarder Netflix.

Les nouvelles habitudes des jeunes et l’utilisation très fréquente des moyens de divertissement à domicile contribuent également à cette baisse des crimes traditionnels. Par ailleurs, il semblerait que chaque augmentation de la vente des jeux vidéos violents de 10 % soit corrélée à une baisse de 1 % des taux d’infractions. Néanmoins, la vidéosurveillance, la sensibilisation et les nouvelles politiques de sécurité des biens personnels et publics jouent également un rôle dans cette baisse de la délinquance, à un moindre degré.

Les chercheurs craignent l’augmentation de la criminalité sous une autre forme

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Les scientifiques n’ont pas encore fait d’études assez approfondies sur les effets des nouveaux médias et durant leurs rares recherches, les criminologues ont proposé deux thèses différentes. En mars 2018, une étude a affirmé que l’Internet contribue à alimenter la culture des gangs chez les adolescents, mais selon une autre étude, les jeunes qui ont tendance à jouer à des jeux vidéos n’ont pas de problème avec la justice.

D’ailleurs, la criminalité traditionnelle n’est en baisse que chez les personnes qui n’ont eu qu’une seule interaction avec le système judiciaire ou la police, tandis que les délinquants récidivistes continuent à proliférer.

Le Dr Payne note également que laisser les enfants utiliser Facebook et les autres réseaux sociaux ne signifie pas qu’ils auront moins de problèmes, car même si la criminalité sous sa forme traditionnelle est en baisse, l’environnement numérique pourrait créer de nouvelles formes d’activités illégales qui échappent actuellement aux statistiques. De plus, les comportements criminels et antisociaux qui se développent en ligne restent mal connus et n’attirent pas l’attention des autorités ni celle des parents, ce qui contribue à leur prolifération.

 


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