Société

Reporters sans frontières a construit une bibliothèque de contenus censurés sur Minecraft

Au 21e siècle, époque où la technologie semble nous faciliter la vie, on pourrait croire que l’accès à l’information est acquis. Certains gouvernements, cependant, adoptent une politique particulière qui implique la restriction de celle-ci.

À travers le monde, des milliers de journalistes sont opprimés, censurés, condamnés à des mois de prison ou, pire, assassinés, car ils ont rendu publics des faits qui n’étaient pas au goût des dirigeants. Un véritable combat pour la liberté de la presse est mené quotidiennement par différents organismes.

Tous les ans, Reporters sans frontières (RSF) transmet des questionnaires aux spécialistes des médias, avocats et sociologues à travers le globe afin d’établir une liste des dix pays les plus restrictifs en matière de censure d’information, et ceux qui y sont, au contraire, les plus ouverts.

Nous comptons notamment le Turkménistan, la Corée du Nord, l’Érythrée, la Chine, ou encore le Vietnam parmi les zones où l’accès à l’actualité est bridé. 

Carte mondiale de la liberté de la presse/RSF

Néanmoins, malgré tous les efforts fournis pour empêcher leurs citoyens de savoir ce qui se passe ailleurs, il existe toujours un moyen de « contourner » le système. Et Reporters sans frontières en a trouvé un des plus originaux. 

En effet, la fondation rend ses textes et journalistes censurés lisibles depuis ces pays via l’un des jeux vidéo les plus prisés dans le monde : Minecraft.

Ce jeu, initialement à but ludique, consiste à construire des univers grâce à des Lego en 3D. Et c’est justement ce qu’a fait le RSF.

Les 145 millions de joueurs mensuels pourront désormais accéder à une librairie virtuelle créée spécialement afin de permettre aux habitants de cinq pays liberticides de lire des contenus non autorisés par leurs gouvernements. 

Le Mexique, la Russie, le Vietnam, l’Arabie saoudite et l’Égypte sont quasiment en bas de la liste et seront donc parmi les premiers à pouvoir bénéficier de cette nouvelle initiative.

Les articles seront disponibles sur la plateforme en anglais, mais aussi dans la langue dans laquelle ils ont originellement été écrits.

Que ce soient des journalistes peu appréciés par l’État, des sujets jugés trop tabous ou simplement des critiques du système suivi par le pays, les utilisateurs pourront consulter sans limites ces publications à travers Minecraft. 

La lutte pour un droit d’expression mondial continue, et Reporters sans frontières aspire, par le biais de cette bibliothèque, à offrir au monde un espace où il n’y a plus aucune barrière entre eux et le savoir.