Kinez Riza/Griffith University.

Si la science nous offre effectivement la possibilité de nous moderniser toujours davantage, elle nous permet également d’en apprendre un peu plus sur notre passé, nos ancêtres, leur culture, ainsi que leurs traditions.

C’est le cas de l’archéologie, grâce à laquelle nous avons, entre autres, découvert des grottes datant du Paléolithique un peu partout à travers le monde, et à l’intérieur desquelles se trouvent encore les peintures des hommes préhistoriques.

Tandis que nous en avons effectivement appris un peu plus sur leur quotidien, leur environnement et leurs comportements, la communauté scientifique pense qu’ils avaient pour habitude de s’amputer les doigts…

Un constat étrange, mais remarqué à plusieurs reprises

Dirigée par une équipe d’archéologues canadiens, une étude s’est penchée sur ces doigts souvent manquants dans l’art rupestre : en effet, dans beaucoup de grottes, principalement situées en Europe, les mains y sont dépourvues de phalanges.

Ainsi, dans les grottes de Gargas, qui se trouvent au sud-ouest de la France, 114 des 231 dessins de mains sont dénués d’un ou plusieurs doigts.

Même constat dans la grotte de Cosquer, du côté de Marseille, où sur les 49 mains peintes, pas moins de 28 doigts sont absents.

Ce phénomène a également été décelé à l’ouest de l’Espagne, sur le site historique de Maltravieso avec, cette fois ci, 71 esquisses de mains auxquelles il manque 61 doigts.

Compte tenu de toutes ces découvertes, il semble quasiment impossible que ces innombrables ablations soient dues au hasard ou à des accidents de la vie courante : « L’amputation des doigts était un comportement assez courant dans de nombreuses régions ces dernières années » déclare alors l’archéologue de l’Université Simon Fraser et auteur principal de l’étude Mark Collard.

Mains négatives réalisées au pochoir, dont certaines avec doigts tronqués
Wikipédia

La question qui se pose alors est celle de savoir pourquoi est-ce que nos ancêtres s’adonnaient à cette pratique on ne peut plus singulière, à une époque où les seuls moyens de survie étaient la chasse, qui, rappelons-le, nécessite forcément l’usage de ses mains : or, sur quelques illustrations, nous pouvons voir très clairement qu’il ne reste plus qu’un seul doigt…

Des théories étranges, mais pas improbables

D’après les scientifiques, l’amputation des doigts des hommes préhistoriques serait purement religieuse : « Les données disponibles semblent correspondre assez bien à l’hypothèse selon laquelle certaines personnes du Paléolithique supérieur se seraient amputé un doigt dans le but de se sacrifier pour des raisons religieuses » affirme M. Collard.

Évidemment, il est difficile, du moins de prime abord, de croire que des êtres humains sont capables de se couper volontairement un ou plusieurs doigts : à ce propos, le Professeur en archéologie Ian Gilligan de l’Université de Sydney réfute la théorie du Professeur Collard et pense que les mains mutilées de nos aïeuls résultent d’engelures graves qui auraient causé la perte de leurs doigts.

Pourtant, en s’y intéressant de plus près, la théorie de l’amputation rituelle n’a rien d’improbable : pendant longtemps, les sacrifices humains et les offrandes aux dieux faisaient partie intégrante de la foi.

En outre, notons qu’il existe actuellement près de 121 sociétés tribales qui ont pour tradition de se couper un ou plusieurs doigts : dans certaines tribus africaines par exemple, il n’est pas rare que les femmes qui ont perdu un être cher et qui n’arrivent pas à faire le deuil se tranchent délibérément un doigt…


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