Aujourd’hui, les champignons hallucinogènes sont devenus relativement communs, et certains d’entre eux sont même en vente légal dans quelques pays (aux Pays-Bas, par exemple). Pourtant, selon les scientifiques, les champignons en question n’ont pas toujours été hallucinogènes.

En effet, ces derniers ont développé cette caractéristique pour une raison bien particulière. Une raison que nous discuterons dans cet article.

Un système de défense

Pendant longtemps, il a été difficile d’identifier les caractéristiques biologiques exactes des champignons hallucinogènes. Effectivement, il en existe plusieurs espèces, souvent très différentes, notamment dans leur apparence, mais elles ont pour la plupart un point en commun : elles contiennent de la psilocybine.

La psilocybine est le principe actif d’une grande partie des champignons hallucinogènes. Il s’agit d’un ester d’acide phosphorique, provoquant des sensations hallucinogènes pour ceux qui en consomment.

Selon les experts, la production de psilocybine chez les champignons vient du fait qu’ils sont souvent la cible d’insectes qui cherchent à se nourrir.

Pour se défendre des attaques de ces insectes, les champignons ont commencé à produire ce principe actif. En effet, la psilocybine peut jouer de sacrés tours aux insectes, en leur donnant moins faim, ce qui va les empêcher de dévorer le champignon.

Ce qui est aujourd’hui utilisé comme hallucinogène était autrefois un moyen pour les champignons de se défendre contre les bestioles.

Les champignons qui présentent aujourd’hui cette caractéristique hallucinogène étaient présents dans des environnements où de nombreux insectes mangeurs de champignons évoluaient.

Cela a permis, à travers un processus appelé le transfert horizontal de gènes, un partage de psilocybine entre les différentes espèces de champignon. Or, cela explique pourquoi il existe différentes espèces de champignon hallucinogènes et non une seule.

Peter Jan Haas, flickr

La psilocybine est un moyen de défense très efficace pour les champignons et c’est pour cela qu’ils l’ont adopté petit à petit.

En revanche, certains champignons de la même espèce peuvent ne pas présenter les mêmes caractéristiques, dans le sens où certains d’entre eux auront développé de la psilocybine pour se défendre contre les insectes, tandis que d’autres non, puisqu’ils se sont développés dans d’autres environnements, où vivent moins d’insectes.

Des propriétés hallucinogènes

En étudiant le comportement et les propriétés physiques de certaines mouches, les chercheurs ont réussi à montrer que la psilocybine était responsable de la suppression d’un neurotransmetteur en particulier, qui réduisait considérablement l’appétit de ces mouches.

En effet, selon Jason Slot, chercheur à l’Université d’Ohio aux États-Unis, la psilocybine n’est pas simplement faite pour empoisonner les prédateurs et elle n’a sûrement pas un mauvais goût, mais elle est très efficace dans la modification de « l’esprit » des insectes, puisqu’elle est capable de leur faire croire qu’ils n’ont plus besoin de manger autant.

En plus d’avoir fait une découverte importante dans le domaine des champignons psychédéliques, ces mêmes chercheurs ont déclaré que leurs trouvailles permettraient une grande avancée dans le développement de nouveaux traitements contre les maladies neurologiques.

La psilocybine pourrait être un principe actif utile dans la lutte contre certains troubles mentaux comme la dépression, l’addiction, et l’anxiété.

Ce type d’études permet d’approfondir ce domaine de recherches. Mais aujourd’hui, des lois strictes contre les drogues continuent de mettre en échec ce genre de recherches, et donc ralentissent grandement leur développement.


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