Certaines personnes peuvent entendre les couleurs et goûter les sons. Oui, vous l’avez lu correctement. Ce phénomène existe réellement, il s’agit de la synesthésie, qui est par définition un phénomène neurologique non-pathologique dans lequel les sens sont bibassociés de manière irréversible. Elle concerne environ 4% de la population mondiale.

Comment fonctionne le cerveau avec une synesthésie ?

C’est en effet au niveau neurologique que tout se passe. Une étude publiée le 5 mars sur le site Proceedings of the National Academy of Sciences nous permet de voir ce qui se passe dans le cerveau des personnes ayant une synesthésie.

Quand les personnes atteintent de ce phénomène entendent une couleur, les scans du cerveau montrent qu’il y a signe d’activité cérébrale dans les deux zones régissant l’ouïe et la vue.

Le Dr Stéphanie Goodhew, de l’Université nationale australienne “ANU Research School of Psychology”, explique que les personnes ayant une synesthésie possèdent des connexions plus fortes entre les différentes régions de leurs cerveaux, et plus particulièrement celles que l’on pense être reliées au langage et à la reconnaissance des couleurs.

En effet, quand l’une d’elles est sollicitée, celle-ci déclenche une activité dans l’autre.

Simon Fisher, directeur de l’Institut de psycholinguistique Max Planck aux Pays-Bas, explique que des études faite sur les fonctions cérébrales en utilisant l’imagerie par résonance magnétique ont permis de prouver que la synesthésie est un véritable phénomène biologique.

Ce dernier s’est donc attardé sur la génétique afin de déterminer les causes de la synesthésie.

Kevin Dooleyn, flickr

Des origines génétiques

Ce phénomène peut toucher plusieurs membres d’une seule famille, rapporte le Dr Fisher. Chose qui a poussé ce dernier à s’intéresser aux gènes.

Lui et son équipe ont ainsi fait des études sur 3 familles ayant chacune une synesthésie qui faisait voir une couleur à l’écoute d’un son, et ce dans au moins 3 générations. Il a découvert que les membres des trois familles pouvaient voir des couleurs différentes en entendant le même son.

Malheureusement, les résultats ne furent pas concluants, du fait que sur les 37 individus, il y avait des variations au niveau des gènes.

Il est bien connu que pour que plus il y a de participants dans une étude, mieux sont les résultats.

C’est pour cela que les chercheurs tentent maintenant de rassembler un maximum de personnes ayant une synesthésie afin d’étudier toutes les variations génétiques possibles.

Fisher explique que ces études là permettront également de mieux comprendre la perception de l’extérieur par le cerveau humain.

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Illustration: Kristen Stacy


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