On sait enfin comment les habitants d'île de Pâques ont pu survivre en buvant l'eau de mer

Il existe des ethnies qui méritent tous les éloges pour avoir survécu à des conditions défavorables, et les Rapa Nui en font décidément partie. Ainsi, l’Homme moderne a beau connaitre tant de progrès, il lui reste bien des choses à apprendre de ses ancêtres…

Une simple confusion

La sublime Île de Pâques n’a pas fini de délivrer tous ses secrets ni ses nombreux trésors. Pendant que les experts avancent à petits pas vers la résolution du mystère des statues géantes, l’emblème incontournable de l’Île, une autre problématique semble intriguer les amoureux de la culture locale.

L’intrigue, pour une fois, ne concerne pas la construction des moais et leur emplacement. Elle tourne plutôt autour d’un aspect plus basique, mais vital : l’eau. L’arrivée des premiers Européens au 18e siècle a été cernée de confusion qui perdure jusqu’à nos jours : comment toute une population a réussi à survivre en buvant de l’eau de mer, chose impossible sur plusieurs plans.

Mais voilà, ce mythe est totalement effondré. Il semblerait que les Rapa Nui ont survécu sans boire une seule goutte de cette eau au goût insupportable, mais surtout dangereuse.

Les scientifiques sont remontés aux sources de cette rumeur pour comprendre que justement, cette dernière n’était pas fondée, mais quelque part justifiée. En effet, l’Île peut bien être bénie et prospère, les rivières et les sources d’eau douce ne font pas partie des faveurs accordées par les divinités vénérées localement.

C’est une nouvelle étude publiée dans Hydrogeology Journal qui a écarté tout doute planant sur les habitudes de l’ancien peuple polynésien. D’après les chercheurs, les Haumakas auraient développé un système pour recueillir l’eau souterraine se déversant auprès de la côte pour se rafraichir et se désaltérer sous le soleil brulant.

Anakena, Rapa Nui, Judah Morford, Flickr

Plus de mystères

C’est principalement d’eau de pluie fraiche qui traverse les sols volcaniques poreux et dont la teneur en sel est suffisamment basse pour être bue sans danger par la population rapanaise de l’époque.

« L’eau souterraine coule et finit par se déverser dans l’océan. » a déclaré Carl Lip, auteur principal de la recherche et Professeur d’anthropologie à l’Université Binghamton à New York. « Les locaux auraient pu capturer cette eau juste avant qu’elle ne s’écoule, principalement lorsque les marées sont basses. » a-t-il ajouté.

Bien que l’eau ait pu être salubre, elle restait tout de même assez salée selon des analyses effectuées par l’équipe de chercheurs. Le régime alimentaire faible en sel des locaux, déterminé par une précédente étude, est alors également justifié.

Deux lacs difficiles d’accès et de petites citernes, appelées localement les tahetas, auraient contribué à la collecte de l’eau de pluie relativement rare dans l’Île. Aussi, des traces des bassins rocheux ont pu être localisées : proches de l’océan, tout comme les fameuses statues : un nouvel indice à explorer.

« En savoir plus sur les comportements communautaires nous aide à mieux cerner les conditions nécessaires pour une bonne coopération de groupe, même au sein de la société contemporaine. » ont-conclu les chercheurs impressionnés par les prouesses techniques montrés dans cette portion du paradis.