Chaque organisme vivant possède ses propres particularités qui font de lui une espèce unique et intéressante. De par leur apparence extérieure, les distinctions comportementales ou les bizarreries physiologiques, les animaux sont bien plus curieux qu’on ne le pense.

Les wombats font partie de ces animaux qui ont tout pour eux : un aspect mignon, un habitat agréable et une singularité rigolote. Si cette dernière n’avait jamais pu être expliquée, c’est désormais chose faite et ça n’enlève rien au charme de ce petit animal adoré de tous.

Une anomalie remarquable

Les wombats sont des herbivores, expliquant le fait que leur appareil digestif soit très actif. Le problème avec cela n’est pas la quantité de matière fécale qu’ils laissent après leur passage, mais bien la forme cubique de leurs excréments.

Cette originalité a pour longtemps posé un solide point d’interrogation aux biologistes, car toutes leurs recherches menées sur le sujet n’ont absolument rien donné. Si l’explication du « pourquoi » est maintenant bien connue, le « comment » était quant à lui un mystère.

Et le souci était peut-être bien à ce niveau : l’éclaircissement de cette question était du ressort d’une spécialiste de la dynamique des fluides, le Dr Patricia Yang du Georgia Institute of Technology.

« La chose qui m’a conduite à faire cela était que je n’avais rien vu d’aussi bizarre en biologie. C’était un mystère. » a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Je n’y croyais même pas avant de faire une recherche à propos de ces excréments cubiques. J’étais septique. » a-t-elle ajouté.

En biologie, la règle est simple : lorsqu’un animal adopte un comportement exceptionnel, c’est généralement dans l’intérêt de sa survie. Dans ce cas précis, ces excréments uniques au monde permettent de marquer le territoire, du moment qu’ils se tassent et ne roulent pas du sommet des pentes qui servent d’habitats aux wombats.

Wikipedia Commons.

L’utile anomalie

Le fait que des excréments cubiques soient si particuliers réside dans la difficulté de développer un système digestif capable d’en produire, justement. La capacité des wombats à contourner cet obstacle a été présentée à la conférence annuelle de l’American Physical Society’s Division of Fluid Dynamics à Atlanta en Géorgie.

Le Dr Yang a réussi à prouver qu’aucune bizarrerie anatomique ne distinguait l’intestin de ces créatures : leur anus n’est en aucun cas carré. Grâce à ses études sur des wombats accidentellement tués, elle a pu démontrer que la solidification des excréments se passait au niveau de la dernière portion de l’intestin grâce à un cycle d’étirements alternés, flexibles et rigides.

Ces contraintes appliquées par la paroi intestinale finissent par façonner la forme cubique, phénomène qui pourrait s’avérer être utile dans le domaine de la construction. « Actuellement, nous n’avons que deux méthodes industrielles pour produire des cubes : les mouler ou les découper. Désormais, nous connaissons une troisième option. » a déclaré Dr Yang.

En attendant de savoir si ce processus physiologique est douloureux pour les wombats, ça ne sera pas la première fois qu’un trait naturel inspire le génie de l’Homme.


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