L’opéra est un lieu vraiment magique qui en fait rêver plus d’un. On aime les mises en scène tragiques et passionnantes, on se perd dans les costumes et les chants des personnages aussi incroyables les uns que les autres.

Mais ce qui nous fascine le plus, ce sont les masques, même si nous n’en connaissons pas vraiment la signification. On sait pourtant que l’opéra chinois a beaucoup de points communs avec les araignées.

Un rapport étonnant, mais réel 

La doctorante en biologie Jenny Yi-Ti Sung s’intéresse à la manière dont les opéras de Pékin renseignent leur public sur les motivations et les caractères à travers les masques colorés des interprètes.

Appelés masques « Jing », ils transmettent par leurs teintes uniques des informations aux spectateurs qui reconnaissent ainsi les héros, les méchants, les alliés, les ennemis.

Sung affirme que les araignées mâles, quant à elles, utilisent ces motifs pour faire comprendre aux femelles qu’elles sont des partenaires viables.

Son projet, toujours en cours, sera présenté à la conférence de la Society for Integrative and Comparative Biology fin janvier.

Il traitera de la ressemblance potentielle entre les masques Jing dans un opéra particulier et dans un opéra indépendant.

Dans une analyse informatique, 76 masques ont été examinés, puis les images ont été numérisées et redimensionnées. 

Les résultats indiquent que ceux de couleur blanche avec des motifs frappants représentent les méchants, tandis que le héros porte un masque rouge avec moins de parures, signe de maturité, de calme et vertu.

Masques Jing / Wikimédia Commons

Une étude très révélatrice

En poussant les recherches un peu plus loin, Sung a déduit que dans l’opéra chinois, différencier les personnages d’une même histoire était plus important que de reconnaître ceux d’histoires distinctes.

Les visages des araignées sauteuses rappellent beaucoup les masques d’opéra chinois par rapport aux teintes et aux ornements uniques qui servent à communiquer des informations biologiques chez ces bêtes.

Cela comprend leur sexe, leur espèce, et s’ils sont de bons compagnons ou pas.

Les scientifiques expliquent que dans les communautés mixtes, les modèles faciaux des araignées sauteuses évoluent de façon à ce que les deux genres puissent se reconnaître. 

L’étude de Sung va sans doute nous en apprendre davantage sur la divergence évolutive et le point où les routes des membres d’une même espèce se séparent génétiquement. 

On savait depuis longtemps que les couleurs étaient un code de communication très efficace, mais on ne se serait jamais douté que c’était aussi profond. Un jour, cela deviendra peut-être un langage universel reconnu.


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