Les guêpes sont connues pour leur vie bien organisée en communauté ou en solitaire. Elles sont souvent confondues avec les abeilles, pourtant elles en sont très différentes. On les sait travailleuses, mais parfois nuisibles.

On redoute surtout leur piqûre qui peut dégénérer en une situation assez inconfortable, voire dangereuse. 

Cependant, il s’est avéré qu’une espèce de guêpe en particulier a d’autres talents bien cachés…

Des capacités en signe d’intelligence

De nouvelles recherches mettent en lumière l’évolution de l’intelligence des guêpes. Elle montre également la rapidité avec laquelle les capacités de reconnaissance faciale ont changé chez cet insecte. 

Le Professeur adjoint de neurobiologie et du comportement Michael Sheehan, accompagné de son équipe, a mené une étude dans laquelle il a analysé les modèles de variation génétique au sein des espèces, afin de déterminer la façon avec laquelle la reconnaissance faciale chez les guêpes s’est améliorée au fil du temps.

Dans ce sens, un article intitulé « Dynamique évolutionnaire de la sélection récente sur les capacités cognitives » a été publié le 24 janvier. Ses auteurs ont utilisé la génomique des populations pour comprendre la métamorphose de la cognition chez la guêpe. 

Les chercheurs Michael Sheehan et Peter Meinig étaient curieux de découvrir la manière dont sont modifiés les traits complexes, le mode et le rythme de la capacité cognitive de cet insecte.

Contrairement à ce qu’ils pensaient, l’histoire récente de ceux-ci n’a pas été liée au climat ou à la capture de nourriture, mais plutôt à ce que la vie en groupe pouvait leur apporter.

Megan Asche / Washington State University

Un animal hors du commun

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les espèces d’hyménoptères capables de reconnaître les visages ont toutes un trait en commun : elles vivent en communautés avec de multiples reines. Or, il s’avère que les guêpes de papier peuvent en avoir jusqu’à 5 dans un seul nid. 

Sheehan explique l’utilité de la reconnaissance faciale dans ces sociétés où plusieurs reines interagissent. 

Effectivement, cela réduit considérablement les agressions dans le nid en leur permettant d’identifier leurs adversaires potentiels, notamment au cours des batailles pour la domination.

En examinant la variation entre les génomes des hyménoptères, les scientifiques cherchaient des signatures d’ADN montrant des schémas de sélection positive récente. Celles-ci laissent une marque distincte sous forme d’une longue séquence d’ADN avec peu d’oscillations entre les sujets.

Les gènes responsables des caractères impliqués dans la reconnaissance faciale seraient à l’origine des signatures de sélection les plus fortes selon l’analyse.

Les mêmes recherches — effectuées sur deux espèces de guêpes de papier ne distinguant pas les visages — ont révélé que ces espèces n’ont pas de modèle solide de sélection sur l’apprentissage ou la mémoire. 

Par ailleurs, les résultats affirment que l’évolution cognitive n’est pas forcément progressive et que certaines mutations peuvent provoquer des changements.

Il serait alors instructif d’étudier l’importance d’une telle adaptation pour le langage humain. Les découvertes à ce propos pourraient être surprenantes!


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