Les crashs d’avions sont certes bien trop courants encore pour effrayer les plus soucieux. Pourtant, les histoires au caractère rassurant et surtout séduisant ne manquent pas. Par exemple, le vol le plus long du monde, reliant Singapour à New York en 19 heures dans les airs, fait partie des belles exceptions de l’aviation.

Le cas contraire est tout aussi unique. Le vol le plus court vaut tout autant le coup d’être abordé, faisant partie des expériences à tenter durant sa vie. Pour en profiter pleinement, il faut prendre conscience de tous les secrets qui se cachent derrière ce voyage, et ils sont bien nombreux…

Un parcours historique

Andy Alsop fait partie des pilotes ayant écrit l’Histoire en parcourant le premier vol d’une durée de 69 secondes. Ce vol, inscrit depuis 1974 dans le Livre Guinness des Records, existe encore à la différence qu’il a légèrement été raccourci, gardant ainsi sa place du « vol régulier le plus court du monde ».

Lorsque les écoles sont encore ouvertes, il est plus fréquent de rencontrer des professeurs qui font la navette entre les îles Westray et Kirkwall, soit la ville la plus peuplée des Orcades écossaises. Mais au moment où les vacances scolaires arrivent, ce sont principalement des touristes curieux qui occupent les 8 sièges du petit, mais charmant Britten-Norman Islander.

Oliver Dixon, Geograph

Cet appareil unique dans son genre fait notamment partie des raisons qui attirent les amateurs de l’aéronautique pour son incroyable flexibilité et efficacité sur les pistes des aéroports qu’il dessert. Mais ce n’est pas tout : même les amoureux d’Histoire et d’archéologie y trouvent leur compte.

Que l’on ne se méprenne pas : les avions ne dissimulent aucune relique mystérieuse ni vestige des siècles derniers. Ce sont plutôt les deux îles reliées par le vol qui font partie des sites archéologiques les plus époustouflants d’Écosse. En 2009, une sculpture qui date du néolithique a été découverte sur Westray et a été baptisée « Vénus des Orcades ».

La sculpture de 4 centimètres de long, vieille de 4 500 années, est désormais connue sous le nom de « Westray wife » chez les locaux. De l’autre côté de la rive, à Papa Westray donc, se trouve la plus ancienne maison de pierre d’Europe du Nord. La ferme de Knap of Howar date de 3500 av. J.-C et est parfaitement conservée.

Le trajet, qui fait 53 secondes en moyenne, est assuré par la compagnie Loganair et il fait le pont entre Westray et Papa Westray, deux îles de 47 et de 9 kilomètres carrés chacune. Le billet coûte 22 dollars.

Knap of Howar, Mark Longair, Flickr

Une belle résolution

En vrai, la routine du vol est elle-même un atout non négligeable pour la compagnie aérienne. Les pilotes qui assurent cette ligne insolite portent de simples gilets jaunes à haute visibilité, contrairement à leurs collègues des lignes internationales avec leurs épaulettes et manches rayées.

Le protocole usuel d’avant décollage consiste à demander aux passagers si leurs ceintures sont bien attachées, avant de prendre de l’élan pour se retrouver sur la piste d’atterrissage après quelques dizaines de secondes d’excitation. Il arrive que les passagers reçoivent des « attestations » certifiant qu’ils viennent de prendre le vol le plus court du monde.

Même si la durée du vol ne le permet pas, les pilotes adorent raconter des anecdotes : à Papa Westray on compte plus de bétail que d’habitants, qui sont principalement des pêcheurs et des agriculteurs. Pour cette raison, il était plutôt commun d’atterrir sur du fumier de vache qui avait ensuite tendance à éclabousser tout l’appareil. Ce qui est sûr, c’est que ce voyage est très porté sur l’écologie : le vol ne consomme que 10 kilogrammes de carburant d’aviation.


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