Jack B/Unsplash

Situé à Salisbury, au sud du Royaume-Uni, Stonehenge est ce vaste sanctuaire datant de l’ère néolithique et composé d’un ensemble de monuments mégalithiques que l’on ne présente plus aujourd’hui.

Édifié il y a près de 5000 ans (entre – 2 800 et l’an – 2 100), le site a très longtemps intrigué les chercheurs, et ce pour plusieurs raisons toutes aussi mystérieuses les unes que les autres.

Si la communauté scientifique commence à peine à comprendre comment les hommes préhistoriques ont pu déplacer et tailler ces larges pierres avec le peu de moyens qu’ils avaient, nous savons désormais à quoi les ancêtres de nos amis anglais pouvaient ressembler…

Une étude aussi probante qu’étonnante

Menée par un groupe d’experts du National History Museum de Londres, une étude a permis de découvrir l’origine des bâtisseurs de Stonehenge en procédant à diverses analyses ADN.

Ainsi, ils ont examiné les restes de 6 chasseurs-cueilleurs du Mésolithique retrouvés en Grande-Bretagne et ont comparé les résultats avec ceux de 67 agriculteurs vivant bien après, durant le Néolithique, lorsque Stonehenge a été construit.

Tandis que les tests ADN des chasseurs-cueilleurs anglais montrent qu’ils étaient principalement originaires d’Anatolie (Turquie actuelle), il s’avère que les hommes du Néolithique sont quant à eux issus du bassin méditerranéen, et plus particulièrement de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal d’aujourd’hui).

D’un point de vue purement physique, les hommes du Mésolithique avaient la peau foncée et les yeux très clairs, généralement bleus ou verts, alors que les architectes de Stonehenge, bien que leur carnation se voulait tout aussi bronzée, avaient en grande majorité les yeux marron.

D’ailleurs, il suffit pour s’en rendre compte de voir les différences entre les reconstitutions respectives de Cheddar Man, le plus ancien des hommes du Mésolithique déterré à ce jour, et celle de Whitehawk, une jeune femme de 5 600 ans d’âge qui a vécu pendant le Néolithique.

« Les affinités génétiques avec les individus du Néolithique ibérique indiquent que les hommes du Néolithique britannique étaient principalement issus d’agriculteurs égéens qui suivaient leur voie par la Méditerranée. Nous en déduisons également une variation considérable des niveaux de pigmentation de la peau en Europe 6000 ans avant J-C » écrivent les auteurs de l’étude.

À gauche, Homme de Cheddar. À droite, femme Whitehawk.
Pavillon royal et musées, Brighton & Hove

Un capital culturel à part entière

Évidemment, les hommes du Néolithique fraîchement arrivés au Royaume-Uni il y a plus de 6 000 ans ont apporté un bagage culturel et des compétences qui leur sont propres.

De ce fait, ils y ont développé des domaines tels que l’agriculture, la poterie, y ont pratiqué leurs propres rites religieux et, bien sûr, ont mis à exécution leurs vastes connaissances et leur savoir-faire en matière de construction.

« La transition vers l’agriculture constitue l’une des innovations technologiques les plus importantes de l’évolution humaine. Depuis plus de 100 ans, les archéologues se demandent si elle a été introduite en Grande-Bretagne par des agriculteurs immigrés ou si elle a été adoptée par des chasseurs-cueilleurs locaux », explique le Professeur en génétique évolutive et auteur principal Mark Thomas avant d’ajouter que leur « étude soutient fermement l’idée selon laquelle les agriculteurs immigrants ont introduit l’agriculture en Grande-Bretagne et ont largement remplacé les populations indigènes de chasseurs-cueilleurs ».

D’après les chercheurs, il y a de fortes chances pour que ces agriculteurs visiblement nomades aient réussi au fil du temps à s’adapter aux divers changements climatiques auxquels ils ont dû faire face pendant leurs différentes phases de migrations, arrivant alors en Grande-Bretagne par le nord de la France avec tous les outils dont ils avaient besoin pour entamer l’élaboration de l’un des monuments mégalithiques les plus connus et les plus visités au monde…


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