Le cerveau humain est un des organes les plus complexes du corps. Chaque partie a des tâches particulières à réaliser, ce qui fait de lui un processeur ultime. Il est formé de plusieurs structures ayant des fonctions différentes, mais qui travaillent de manière unitaire et coordonnée via de milliers de connexions.
La stimulation cérébrale est utilisée, sous ses différentes formes, pour traiter de nombreuses pathologies neurologiques. Ainsi, stimuler certaines zones du cerveau peut déclencher le rire, soulager l’anxiété et donner une sensation de bienêtre.
Rire, le meilleur des remèdes
Une nouvelle étude a révélé que le rire est le meilleur « médicament » pour la chirurgie cérébrale, car il contribue à détendre le patient. Durant une craniotomie à l’état de veille, le malade étant conscient, s’il commence à bouger et paniquer, il mettrait sa vie en danger.
Pour cela, des neuroscientifiques américains ont découvert une voie focale dans le cerveau qui, lorsqu’elle est stimulée électriquement, provoque un rire immédiat suivi d’un sentiment de calme et de bonheur.
Les spécialistes voient dans cette technique un moyen « potentiellement transformateur » d’apaiser certains patients lors d’une manœuvre aussi délicate, et elle peut même s’appliquer aux personnes non anxieuses.
Pour protéger les fonctions cérébrales critiques durant l’intervention, les chirurgiens doivent parfois garder les malades éveillés, non sous sédation, pour qu’ils puissent leur parler, évaluer leurs compétences linguistiques et détecter les déficiences pouvant résulter de la résection.
D’autre part, vu les bienfaits de cette technique qui réduit considérablement l’anxiété, elle pourrait s’appliquer à d’autres pathologies, telles que la dépression ou la douleur chronique.
Faisceau de cingulum
L’étude a été réalisée par des neuroscientifiques de la faculté de médecine de l’Université Emory à Atlanta, en Géorgie. Celle-ci a mis en évidence les effets comportementaux de la stimulation électrique directe du faisceau de cingulum, une région de la substance blanche dans le cerveau, chez une patiente atteinte d’épilepsie qui faisait l’objet d’une surveillance pour le diagnostic des crises convulsives.
Les résultats ont pareillement été confirmés chez deux autres patients épileptiques soumis aux mêmes conditions.
Kelly Bijanki, Professeure assistante en neurochirurgie, a indiqué que même les patients qui sont bien préparés peuvent paniquer pendant une intervention éveillée, ce qui peut être dangereux. « La malade était déjà anxieuse au départ. Après sa réanimation d’une anesthésie générale, elle a effectivement commencé à s’alarmer. En stimulant son cingulum, elle a immédiatement déclaré se sentir heureuse, détendue. Elle racontait des blagues sur sa famille et a pu tolérer la procédure de réveil avec succès. »
Le faisceau constitue une cible logique de par ses nombreuses connexions entre les régions du cerveau qui coordonnent les réponses émotionnelles complexes. Cependant, la localisation du point stimulé est distincte des autres emplacements du cerveau, qui traitent la récompense, tel que le « striatum ventral » qui a été ciblé pour le traitement de la dépression et de la toxicomanie.
« Bien que des recherches approfondies supplémentaires soient nécessaires dans ce domaine, le faisceau de cingulum pourrait devenir une nouvelle cible pour les thérapies chroniques de stimulation cérébrale profonde, dont les troubles de l’humeur, de l’anxiété et de la douleur. » conclut la Doctoresse Bijanki.