Psychologie

Y a-t-il un paradis pour les chiens ? Cette découverte semble répondre à la question

Alors que de plus en plus de personnes ne croient pas à la vie après la mort, beaucoup se plaisent à espérer retrouver un jour les êtres qui leur sont chers dans l’au-delà. Cela semble rendre l’idée de mourir bien moins pénible. Si autrefois, les gens demandaient à être enterrés avec leurs chiens, l’homme moderne a décidé de construire des cimetières entiers dédiés aux animaux de compagnie, en hommage au lien spécial l’unissant à son ami le plus fidèle.

Le Professeur d’archéologie historique de l’Université de Newcastle au Royaume-Uni, Eric Tourigny avoue avoir beaucoup appris sur les pratiques sociales anciennes à partir de ce genre de monuments commémoratifs. Il s’est penché sur les inscriptions des pierres tombales de ces bêtes pour comprendre l’évolution des relations entre les animaux domestiques et leur propriétaire au fil des années. Il a constaté qu’au 20e siècle, ces écritures témoignaient d’une grande tendresse envers ces animaux les élevant au statut de membres de la famille. Plus tard, on a vu apparaître des symboles de la confession chrétienne, soutenant que ces créatures possèdent une âme immortelle et qu’elles finiront par retrouver leurs maîtres au paradis.

Il est allé jusqu’à affirmer qu’en observant les cimetières pour animaux de compagnie, il était possible de reconstituer les relations homme-animal de jadis.

Dans un cimetière d’animaux à Adare Manor, en Irlande. CC BY-NC-SA 2.0, Yann Ryan/Flickr

Il a donc mené une étude sur 1169 sépultures — principalement des chiens — dans 4 cimetières britanniques construits spécialement pour les animaux de compagnie. Les tombes remontaient à l’époque comprise entre 1881 et 1993.

Selon les données qu’il a pu récolter, la fin de la Seconde Guerre mondiale a marqué une tendance des propriétaires endeuillés à inscrire « maman » ou « papa » sur les pierres tombales, en plus du nom de famille attribué très souvent aux défunts pour montrer leur place dans leurs cœurs.

Au crépuscule de l’ère victorienne et l’avènement de la laïcité parmi les Britanniques, les gens osaient davantage étaler leurs convictions sur l’existence de l’âme animale, les retrouvailles après la mort, ainsi que l’importance des animaux dans la vie des individus.

Cimetière d’animaux à San Francisco. CC BY 2.0, Dave Parker/Flickr

Ce changement est très clair dans la différence entre deux pierres tombales, l’une datant de 1900, à la mémoire de « Grit » sur laquelle on avait exprimé une certaine hésitation quant à une possible réunion dans une prochaine vie éternelle et l’autre de 1952, pour « Denny », portant un message dont l’auteur semblait un peu plus certain de revoir son cher camarade une fois qu’il aura quitté ce bas monde.

Aujourd’hui, les communautés comprennent que la perte d’un animal de compagnie est au moins aussi douloureuse que celle d’un humain très proche. Les gens sont toujours tristes d’enterrer leur chien ou leur chat et ils ne s’en cachent pas. Ils savent pertinemment qu’ils ne seront pas jugés pour avoir exprimé leurs émotions face à un tel drame. Mais ce qui les réconforte encore plus, c’est de ce dire qu’ils les reverront peut-être dans le jardin d’Éden.