Planète

Un astéroïde plus grand que la tour Eiffel passera un "vendredi 13" près de la Terre

Classés dans la catégorie des planètes mineures, les astéroïdes sont composés de roches, de métaux et de glaces, et leurs dimensions varient énormément passant de l’ordre du mètre à plusieurs centaines de kilomètres.

C’est en 1801 que fût découvert le premier astéroïde qui prit le nom de Cérès. Ce dernier fait figure de « plus gros objet » de la ceinture principale, plus grand groupe d’astéroïdes en nombre d’objets connus (ils dépassaient les 720 000 en avril 2019). Les astéroïdes géocroiseurs (près de 20 000 connus à la même date) constituent le second groupe en nombre. Ces deux entités rassemblent plus de 95 % des planètes mineures découvertes à ce jour. Et il arrive parfois que de gros astres de ce type frôlent notre étoile, la Terre.

Un vendredi 13

La NASA vient d’annoncer qu’un énorme astéroïde sera visible à l’œil nu au moment où il passera près de la Terre, à une distance identique à celle des appareils spatiaux en orbite de celle-ci.

Le rocher 99 942 Apophis, d’une largeur de 335 mètres, va traverser le ciel comme un point de lumière ressemblant à une étoile en mouvement. Il gagnera en luminosité et en vitesse le vendredi 13 avril 2029.

À 30 000 km au-dessus de la surface terrestre, il sera possible de l’observer sans aucun instrument télescopique dans le ciel nocturne de l’hémisphère Sud, de la côte est à la côte ouest de l’Australie. L’astre traversera par la suite l’océan Indien, vers l’ouest en direction de l’Afrique, puis il dépassera l’océan atlantique en à peine une heure et finira par atteindre les États-Unis dans la soirée.

Il n’est pas fréquent qu’un astéroïde de cette taille frôle notre planète d’aussi près, précise la NASA, qui affirme que certains, plus petits (d’une taille oscillant entre 10 et 20 mètres) ont été repérés à des distances similaires, mais que ceux de la dimension d’Apophis sont nettement moins nombreux.

Vers une exploration plus poussée

Sa trajectoire se courbera d’environ 28 degrés au cours de son approche, « sous l’effet de l’attraction gravitationnelle de la Terre », explique Jon Giorgini, du JPL. Ce qui se passera ensuite est encore incertain. Certains journaux prétendent que l’astéroïde pourrait basculer et toucher la Terre après tout, en 2035 environ, mais J. Giorgini fait remarquer que : « Notre faculté à voir où sera situé Apophis est tellement floue en 2029, qu’on ne peut même pas dire avec certitude de quel côté du soleil il se tiendra en 2035. Parler de collision avec la Terre en 2035 est prématuré. »

Cette rencontre, dont la proximité est inédite, sera une occasion spectaculaire pour explorer cet astéroïde par radar. Giorgini déclare qu’au cours de celle-ci, « le radar pourrait détecter la distorsion de la forme et du spin d’Apophis lorsqu’il passe dans le champ de gravité de la Terre.

Les éventuelles modifications que connaitrait (ou pas) l’astéroïde fourniraient des informations sur sa structure interne et sa composition matérielle ».

À travers un télescope optique, la vue ne sera pas aussi impressionnante. Le diamètre angulaire maximal de l’astéroïde n’est que de 2 à 4 secondes d’arc, ce qui signifie qu’il sera représenté par un point de lumière en forme d’étoile dans tous les télescopes, sauf les plus grands.