Abhisek Sarda/Flickr

Depuis l’avènement de l’ère numérique, nous percevons nettement que la déferlante technologique n’a eu de cesse de transformer notre façon de penser, notre mode de vie et l’organisation de nos sociétés.

Les ordinateurs, les téléphones mobiles, Internet, les réseaux sociaux, ont vite bouleversé nos systèmes classiques de communication, mais beaucoup d’inventions conventionnelles sont tombées en désuétude devenues obsolètes.

Cependant, il est fort intéressant de constater que si certains produits peinent à se maintenir sur le marché, vite remplacés par des innovations plus performantes, le télécopieur ou « fax » résiste depuis plus de 160 ans, bien que beaucoup ont prédit sa chute suite à l’avènement des courriels électroniques.

Les raisons d’un choix

Cette technologie « dépassée » est toujours d’actualité dans le monde développé à l’instar des entreprises allemandes et japonaises ainsi que dans les principaux secteurs de l’économie américaine, tels que la santé et les services financiers.

Une enquête réalisée à l’échelle mondiale en 2017 a révélé que sur 200 grandes entreprises, définies comme des organisations comptant plus de 500 employés, 82 % ont noté que ces derniers ont eu recours à la transmission d’un nombre important de documents par fax, voire plus durant cette année-là qu’en 2016.

Cette tendance à utiliser le fax s’explique, en partie, par le fait que l’industrie de cette machine s’est adaptée aux nouvelles technologies. Les télécopieurs dominent toujours, bien que les enquêtes laissent suggérer que les utilisateurs sont en train de passer aux services électroniques de fax en mode Cloud, qui gagne en popularité.

En revanche, si la majorité des secteurs d’activité assimilent les modes de transmission de télécopies par voie dite physique ou électronique via Internet, le mode conventionnel demeure privilégié par la loi dans certains domaines sensibles…

 

ITU Pictures, Flickr

Quand le domaine légal impacte les autres secteurs

À la base, la longévité du fax profite grandement de la réticence, à la fois légale et juridique, à accepter les courriers et les signatures par courrier électronique comme étant sécurisés ou valides.

Aux États-Unis, ce n’est qu’à la fin des années 1980 et début des années 1990 que les signatures envoyées par fax ont été légalement acceptées. La loi de l’an 2000 sur les signatures électroniques est venue également conférer aux signatures numériques le pouvoir légal, mais l’acceptation institutionnelle et individuelle n’a suivi que lentement, voire pas du tout, et force a été de constater que certains États fédéraux ont maintenu le recours au fax classique.

Ce n’est qu’en 2010 que la Drug Enforcement Agency a autorisé les signatures électroniques pour certains médicaments de l’annexe II, tandis que la récente politique du FBI Criminal Justice Information Services a autorisé les documents transmis à partir de télécopieurs physiques sans besoin de chiffrer le message, le chiffrement étant exigé par voie électronique, car il est beaucoup plus difficile d’intercepter les documents envoyés par fax que les messages électroniques non chiffrés.

Pour de nombreux professionnels de la santé, la tendance à utiliser le fax l’emporte sur l’usage plus complexe et coûteux de logiciels ne pouvant garantir le respect des normes de sécurité physiques, techniques et administratives dans le partage des données relatives aux patients telles que préconisées par la loi.

De manière plus générale, on peut expliquer cette longévité du télécopieur classique à la tendance somme toute naturelle chez l’être humain de résister au changement, quelle qu’en soit la nature et de rester dans sa « zone de confort ». Sa popularité internationale peut également s’expliquer par son utilisation à coût réduit et sa fiabilité semble acquise face aux désagréments que pourrait causer une interruption soudaine du réseau Internet…


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