Histoire

Les chats en Égypte antique ne ressemblaient pas à ce que nous imaginons tous

Animal de compagnie le plus répandu à travers la planète, il existe pas moins de 50 races différentes de chats qui cohabitent avec nous dans nos foyers.

Populaires dans le monde entier, les récentes recherches archéologiques ont prouvé qu’ils vivaient déjà il y a au moins 100 000 ans en Mésopotamie et qu’ils sont domestiqués depuis plus de 12 000 ans maintenant.

Jadis faisant office de chasseurs de rongeurs nuisibles, ils sont aujourd’hui considérés comme un membre à part entière de la famille. Mais s’il y a bien une civilisation qui a su leur rendre hommage, c’est celle de l’Égypte antique, où ils étaient adulés.

Par contre, ils étaient loin de ressembler à ce que nous pensons…

Un symbole fort à cette période de l’Histoire

« Dans les temps anciens, les chats étaient vénérés comme des dieux. Ils ne l’ont jamais oublié » affirmait le feu écrivain britannique Terry Pratchett.

Effectivement, au-delà du côté nonchalant, hautain et presque dédaigneux de nos amis les félins, se cache en vérité un symbole particulièrement fort qui remonte à presque 3 000 ans av. J.-C., avec la divinité Mafdet entre autres, qui protégeait les Pharaons et les Égyptiens du mal et des animaux venimeux (serpents, scorpions…)

Première déesse à tête de chat connue de l’Histoire, suivie par la déesse de la bienveillance Bastet et celle de la guérison Sekhmet un peu plus tard, l’adoration qu’avaient les Égyptiens pour les chats était religieuse, avant de devenir culturelle et surtout, légale.

Ainsi, ces félidés étaient tellement sacrés que la loi punissait de la peine capitale tout citoyen qui aurait pris la vie d’un chat, même par accident.

SimonaR, Pixabay

De même, l’historien grec Hérodote a rapporté dans son ouvrage Les guerres Perses que « Tous les habitants d’une maison se rasent les sourcils en signe de deuil profond. Les chats qui trépassent sont emmenés à Bubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des récipients sacrés. »

Plus étonnant encore, cet amour inconditionnel pour les chats était connu aux quatre coins de la planète, si bien que pour déstabiliser le peuple égyptien durant la bataille de Péluse en 525 av. J.-C., les Perses avaient sculpté la divinité Bastet sur leurs boucliers pour que les soldats ennemis hésitent à se défendre tellement ils respectaient les chats.

Cette tactique a visiblement fonctionné puisque les Égyptiens ont rendu les armes et perdu la guerre face aux Perses, en grande partie à cause de ces sculptures de chats.

Cependant, un petit détail, mais pas des moindres, vient fausser tout le mystère que l’on entretient autour du chat de l’Égypte ancienne…

Chat à la robe striée en bas, à droite. Banquet Scene, Tomb of Nakht.
Metropolitan Museum of Art

Une légende qui a la vie dure

Nous avons tous croisé au moins une fois dans notre vie le portrait d’un chat datant de l’ère pharaonique.

Généralement représenté en noir, ce dernier se veut fin, élancé et la tête haute. Mais contre toute attente, la réalité est autre.

En effet, lorsque l’on s’y intéresse de plus près, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu’en fait, nous n’imaginons pas le félin en lui-même, mais simplement son sarcophage.

Un tabby.
Public Domain, Picryl

S’il est vrai que la majeure partie d’entre eux ont été retrouvés par la communauté scientifique dans des cénotaphes en métal de couleur foncée, rien ne dit que les corps qui se trouvent à l’intérieur ont la même teinte.

Ajoutons à cela toutes les reliques et autres sculptures de chats moulées dans des mélanges de bronze et de plomb qui se sont oxydés au fil du temps et qui nous donnent l’impression que les statuettes étaient marron très foncé, voire noires, au même titre que les chats.

Et bien non, au risque de briser ce mythe bien ancré dans nos esprits depuis quelques siècles, il s’avère que les félidés égyptiens étaient en fait de simples tabby, autrement dit ces chats très communs que l’on reconnaît facilement à leur pelage roux ou gris et strié de noir.

Pour en avoir le cœur net, il suffit d’observer les innombrables tableaux peints à la main de l’époque.

Un peu comme pour les temples mayas qui n’ont jamais été en briques beiges, mais plutôt de gros blocs rouges, ou encore les statues romaines qui étaient colorés et non en marbre clair, il faut croire que le cerveau a ses raisons que la raison n’a pas…