Est-il vrai que nous changeons de corps tous les 7 ans

Les adages et les mythes concernant notre santé ne se comptent plus aujourd’hui et semblent exister depuis toujours.
Si certains s’avèrent être effectivement vérifiés, d’autres en revanche ne sont que pure imagination, ou du moins ne sont en fait que partiellement vrais.

Ainsi, nous avons tous lu ou entendu au moins une fois dans notre vie que le froid nous rendait forcément malades, que l’on n’utilise que 10 % de notre cerveau, ou encore que notre corps se régénère automatiquement tous les 7 ans.

Légendes scientifiques largement propagées et reprises par plusieurs sites internet notamment, la vérité se veut en réalité bien plus complexe que cela…

Une idée reçue qui a la vie dure

Au risque d’en étonner certains, non, nos cellules ne se renouvèlent pas toutes au bout de 7 ans, et ce, même si l’on tente de faire une moyenne approximative. Mais ce n’est pas tout.

D’ailleurs, si l’on part de ce principe, cela reviendrait à dire que tous les 7 ans, nous n’aurions, durant quelques secondes, absolument aucune cellule d’active dans notre corps, ce qui impliquerait donc notre disparition certaine, sur-le-champ.

Ce qui se passe réellement, c’est que nos milliards de cellules naissent puis s’éteignent à des moments totalement différents, et vivent dans nos organismes plus ou moins longtemps, le tout dépendant surtout de la fonction initiale qui leur est attribuée.

Micrographie de cellules humaines modifiées pour servir de capteurs métalliques.
Hairong Ma, JILA

Ainsi, celles qui sont présentes dans notre estomac ou dans nos intestins ne vivront jamais plus de 2 ou 3 jours avant d’être éliminées.

De même, étant notre principale protection contre le soleil, le froid et la pollution, celles qui tapissent notre peau sont substituées au moins toutes les 3 semaines.

Quant à nos globules rouges, ils peuvent survivre jusqu’à 4 mois, tandis que certains de nos globules blancs, lorsqu’ils combattent une infection par exemple, vont s’éteindre après quelques heures, sinon au bout de quelques jours quand nous ne sommes pas malades.

Un phénomène bien différent de ce que l’on avait pu imaginer

Par contre, il est vrai que certaines de nos cellules durent beaucoup plus longtemps.

C’est le cas de celles qui forment nos os et qui ne se régénèreront que tous les 10 ans environ, d’où l’importance capitale d’en prendre particulièrement soin.

Il en va de même pour nos cellules qui ont pour but de stocker l’énergie et la graisse (cellules dites adipeuses ou « adipocytes »).

Mais ce n’est pas tout, celles qui habitent nos muscles ont une espérance de vie encore plus grande, si bien que nous devons attendre d’avoir au moins 20 ans pour que seulement 1 % de nos cellules cardiaques ne fassent peau neuve tous les ans.

Wikipedia Commons

Enfin, il en existe également qui se veulent aussi âgées que nous, et qui ne disparaîtront que lorsque nous nous éteindrons, comme les cellules de notre cerveau, mises à part celles de l’hippocampe, la zone cérébrale qui gère notre mémoire, entre autres.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous parlons de « pathologies neurodégénératives » (comme la maladie d’Alzheimer, de Huntington ou encore Parkinson).

Bien qu’elles soient médicalement prises en charge et sont quelque peu apaisées lorsqu’elles sont traitées assez tôt, elles ne peuvent malheureusement qu’être ralenties, mais jamais guéries totalement.

Aussi, nous ne sommes pas sans savoir que la cornée de l’œil et l’émail des dents ne peuvent pas être remplacés naturellement, leur dégradation étant irréversible et uniquement corrigée (lunettes de vue, lentilles, plombage dentaire…)

Même constat pour le nombre d’ovocytes dont dispose une femme et qui est parfaitement immuable, quoi qu’il advienne.