Biologie

Comment peut-on savoir de quelle couleur étaient les dinosaures

Nous avons trop souvent l’impression de déjà tout savoir à propos des dinosaures : la saga — littéraire et/ou cinématographique — de Jurassic Park y est sûrement pour quelque chose.

Mais que savons-nous réellement de ces créatures mythiques — censées avoir habité notre planète bien avant l’avènement de l’humanité ? Par exemple, y aurait-il eu des dinosaures de chaque couleur de l’arc-en-ciel ? À quoi ressembleraient-ils concrètement ? Et surtout comment le savoir ?

Il est tout à fait naturel de se dire que l’on ne peut véritablement savoir de quelles couleurs étaient nos prédécesseurs, les géants reptiles, vu que nous n’avons que des fossiles à notre disposition. Ceux-ci permettant à la rigueur de connaître la couleur de leurs ossements uniquement.

Et bien que certaines empreintes sur ces fossiles puissent nous indiquer que leur peau était écailleuse comme chez les Triceratops, ou remplie de plumes, comme chez les Vélociraptors, cela ne reste que des formes dans de la boue et ne suffisent malheureusement pas à faire savoir à quoi ils ressemblaient exactement.

Fossile complet d’un Sinosauropteryx. Sam / Olai Ose / Skjaervoy, Flickr

Le premier dinosaure que nous ayons trouvé portant des plumes a d’abord été considéré comme un oiseau extrêmement primitif (la ligne entre l’oiseau et le dino restant à nos jours encore notoirement floue) fut découvert en 1996, à partir d’un squelette complet accompagné de restes de téguments trouvés dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine) par un simple fermier. Il fut baptisé « Sinosauropteryx prima » — signifiant « première plume de lézard de Chine ».

Un examen approfondi — à l’aide d’un microscope électronique — des plumes de ce Sinosauropteryx effectué en 2010 a abouti à un résultat surprenant. En effet, elles contenaient encore des mélanosomes survivants. Ces derniers consistant en les minuscules organites cellulaires qui génèrent de la mélanine et, par conséquent, les pigments de couleurs.

Certes, il n’est absolument pas étonnant de trouver ce genre de mélanosomes chez pratiquement toute espèce animale, – et ce n’est pas comme si nous avions supposé que les dinos étaient incolores ! Mais ce n’est qu’en 2008 que des chercheurs de Yale se sont réellement mis à leur quête chez des oiseaux fossilisés.

De sorte qu’ils ont comparé ceux des oiseaux modernes à ceux qu’ils ont trouvés en indiquant la relation entre la forme physique des mélanosomes et le type de pigment qu’ils produiraient.

Pour l’instant, nous ne pouvons pas dire quelle a été la couleur de chaque dinosaure, mais en ce qui concerne le Sinosauropteryx, son portrait est presque achevé. Et le résultat est très rapprochant de celui du raton laveur. Tout comme ces petites bêtes, le Sinosauropteryx mesurait environ un mètre de long, avait un masque de brigand autour des yeux, une coloration foncée et rougeâtre sur le dos, un ventre pâle et une longue queue rayée.

Patrons de couleur reconstitués du Sinosauroptéryx. Schéma basé sur la distribution du plumage pigmenté dans NIGP 127586 et NIGP 127587, mettant en évidence le niveau de la transition entre le dos sombre et le ventrum clair.
Wikipedia Commons

Malgré cette ressemblance frappante entre les deux espèces, cela n’empêche pas toute absence de lien les rattachant. C’est seulement en termes d’évolution que l’on peut justifier les motifs de couleur évoluant selon leur fonctionnalité (ex. Camouflage). Plus ces caractéristiques physiques s’avèrent être efficaces pour la survie d’une espèce, plus il sera probable de la retrouver dans la nature ne serait-ce que des millions d’années plus tard.

Nous devrions peut-être envisager alors que les dinosaures présentaient des taches de léopard, ou des rayures zébrées ou encore des becs de canard…