Cette image prise par Hubble sur une période de 16 ans contient 265 000 galaxies

Mis sur orbite le 24 avril 1990 par une navette spatiale, le télescope Hubble a été fabriqué dans le but d’apporter des réponses aux principales interrogations astronomiques de l’époque. Il est le fruit d’une collaboration inédite entre l’Agence spatiale européenne et la NASA. Son formidable impact scientifique est démontré par les images qu’il transmet. Celles-ci, d’une netteté sans égale, ont permis l’exploration des profondeurs de l’espace et ont dévoilé des phénomènes spatiaux stupéfiants. Et plus de 29 ans après son lancement, cet appareil indispensable continue d’épater son monde…

Hubble Legacy Field, c’est le nom de la toute dernière contribution du célèbre télescope. Une mosaïque assemblée à partir de 7 500 expositions individuelles prises sur une période de 16 ans. L’image résultante contient près de 265 000 galaxies, soit 30 fois plus que l’Ultra Deep Field. Celles-ci sont représentées telles qu’elles étaient il y a 13,3 milliards d’années, c’est-à-dire seulement 500 millions d’années après le Big Bang !

« Maintenant que nous sommes allés plus loin que lors des précédentes enquêtes, nous sommes en mesure de récolter beaucoup plus de galaxies distantes dans le plus grand ensemble de données jamais produit par Hubble », a déclaré Garth Illingworth, chercheur principal de l’étude.

« Cette image nous renseigne sur toute l’histoire de la croissance des galaxies dans l’Univers, depuis leur enfance jusqu’à leur transformation en adultes à part entière. »

« Aucune image ne surpassera celle-ci avant le lancement de futurs télescopes spatiaux comme James Webb », ajoute-t-il.

En plus de montrer des galaxies dans la lumière visible, la gamme de longueurs d’onde s’étend de la partie ultraviolette au proche infrarouge du spectre. Ceci permet la mise en évidence des principales caractéristiques de l’assemblage des galaxies.

Il y a environ un siècle, Edwin Hubble a décrit les galaxies comme les marqueurs de l’espace. C’est en observant les plus lointaines qu’il a pu noter la façon dont la lumière issue de la majorité d’entre elles était déplacée vers l’extrémité rouge du spectre, indiquant que des objets astronomiques s’éloignent de nous.

Ces observations ont confirmé une prédiction faite par Einstein dans sa théorie de la relativité générale, selon qui l’Univers était soit en expansion soit en contraction.

Des études ultérieures ont utilisé les galaxies pour mesurer le taux d’expansion cosmique (connu sous le nom de constante de Hubble), qui a également fourni des indices sur la physique sous-jacente du cosmos, l’origine des éléments chimiques et la manière dont notre système solaire et notre vie sont apparus.

Bien qu’elle soit la plus détaillée et la plus vaste jamais prise, cette image de galaxies n’est que la première d’une série prévue par Hubble Legacy Field. L’équipe de chercheurs travaille actuellement sur un autre ensemble d’images, représentant au total plus de 5 200 expositions de Hubble, en provenance d’une autre zone céleste.

À l’avenir, les astronomes espèrent élargir la gamme de longueurs d’onde pour inclure davantage de données sur les galaxies. Cela comprendra entre autres des observations de rayons X infrarouges et de hautes énergies de longueur d’onde plus longue provenant de 2 autres grands observatoires de la NASA : le télescope spatial Spitzer et l’observatoire de rayons X de Chandra.