Jeremy Hiebert/Flickr

Les pathologies cérébrales sont toutes mystérieuses et intrigantes. À ce jour, il existe de nombreuses pistes vers leur compréhension et la découverte d’un potentiel remède.

Dans cette quête continue, les chercheurs ont identifié un gène dont l’implication est importante dans le développement de la maladie d’Alzheimer. On pourrait dès lors expliquer la susceptibilité de certaines personnes à cette atteinte.

Une prédiction révélée au niveau génétique

Une étude récente a révélé que l’allèle APOE4 du gène prédisposant à la maladie d’Alzheimer prédit la dégénération des capacités cérébrales. Ceci se produit en dehors de l’enchevêtrement des plaques de protéines amyloïdes bêta ou tau, associées à la pathologie.

Cette séquence chromosomique est l’une des versions de l’apolipoprotéine E, gène codant pour le transport du cholestérol vers le cerveau. Ses différentes copies peuvent causer des lésions de la barrière hématoencéphalique, dont le rôle est la filtration des toxines susceptibles de la traverser.

Lorsque les capillaires responsables de l’imperméabilité de l’enveloppe protectrice sont atteints, les capacités cognitives commencent à se dégrader. Berislav zlokovic, neuroscientifique à l’Université de Californie du Sud, explique qu’il est possible de ralentir cela chez les personnes porteuses de l’allèle APOE4.

Public Domain/Pikrepo

Des lésions importantes ont été constatées au niveau des cellules vasculaires — dites « péricytes » — chez les individus à risque. L’APOE4 semble activer un processus inflammatoire dans les vaisseaux sanguins, lié à ces dommages, ce qui accélère l’altération de la barrière hématoencéphalique.

Les scientifiques n’ont pas encore déterminé un rapport de causalité direct, mais soutiennent que la dégénération des compétences intellectuelles est fortement corrélée à l’intégrité de la BHE. 

Un pas de plus vers le traitement de l’Alzheimer

Afin d’avoir plus de visibilité sur l’influence de l’allèle APOE4, une étude a été menée sur 435 participants, dont un premier groupe sain et le second possédant une déficience cognitive due aux premiers stades de l’Alzheimer. 

Les résultats ont révélé que les sujets porteurs de la séquence APOE4 présentaient une fuite de la BHE au niveau de l’hippocampe et le gyrus parahippocampal — zones relatives à la mémoire —, ainsi que des signes d’altération plus marqués des péricytes.

Public Domain/Needpix

Le phénomène est plus important chez les personnes dont le déficit de la conscience a déjà commencé.

Des examens ultérieurs ont montré que les lésions de la membrane hématoencéphalique débutent bien avant la dégradation des centres cognitifs et l’augmentation du taux des protéines amyloïdes bêta et tau à ce niveau.

Les neuroscientifiques Makoto Ishii et Costantino Ladecola expliquent que l’allèle APOE4 n’est pas seulement impliqué dans l’accumulation des substances toxiques dans le cerveau, mais également dans les dommages causés à la BHE. Ceci révèle pourquoi les porteurs de cette variante génétique sont prédisposés à contracter la maladie d’Alzheimer.

Afin de découvrir un potentiel remède à cette affection, il faudra l’étudier sous toutes ses coutures, ce qui nécessite davantage de recherches. 


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