Psychologie

Avoir des pensées cochonnes peut aider à améliorer la mémoire, d'après une étude

Le cerveau étant sans aucun doute le maître absolu de nos organes vitaux, il est donc toujours bon de le stimuler. Même si, dans la société moderne, nos smartphones sont littéralement devenus l’extension de nous-mêmes, travailler sa mémoire demeure un exercice essentiel pour être toujours plus dynamique et maintenir notre équilibre santé.

Et pour cela, chacun sa méthode : moyens mnémotechniques, jeux, listes à répéter pendant des heures…

Mais d’après le Chercheur en Sciences cognitives connu pour sa mémoire extraordinaire Ed Cooke, il existe un moyen simple, et plutôt amusant de surcroit, de graver en nous n’importe quelle information : les pensées sexuelles.

Savoir laisser parler son imagination

C’est à l’âge de 23 ans que le Britannique Ed Cooke s’est vu décerner le titre de Grand Maitre de la Mémoire, un concours qui demande de mémoriser une liste de pas moins de 1000 chiffres au hasard en 60 minutes et de se souvenir, entre autres, de l’ordre de dix jeux de cartes différents en l’espace d’une heure.

Et pour y arriver, le jeune Cooke a développé une tactique infaillible : pour chaque information qu’il doit garder en tête, il s’invente une histoire cochonne.

Ainsi, il explique que pour se rappeler du chiffre 3198 par exemple, il l’associe tout simplement à une scène érotique entre un homme de 31 ans et son amant de 98 ans.

Il faut savoir que cette astuce, aussi étrange puisse-elle paraître, fonctionne également pour le vocabulaire et les langues étrangères en général, non pas seulement pour tout ce qui a attrait aux nombres comme on pourrait le penser.

Alors qu’il tentait d’apprendre le français, il lui a suffi de quelques secondes pour intégrer le mot « interloque », et ce grâce à une pensée perverse : « Il peut être utile d’imaginer être surpris dans la cuisine quand votre partenaire “verrouille” ses doigts autour de votre cuisse » explique-t-il.

Ici, Ed Cooke a tout simplement choisi un mot qui y ressemble en anglais (interloque/« inter-lock », sachant que « lock » signifie « verrouiller ») et a alors laissé libre cours à son imagination.

AlbertHerring, Wikipédia

Un concept surprenant, mais pas moins efficace

Si cette méthode peut sembler quelque peu loufoque de prime abord, elle n’en reste pas moins ingénieuse : diplômé de l’Université d’Oxford en Psychologie, son idée lui est venue parce que la communauté scientifique s’est toujours accordée à dire que les souvenirs dits « éclairs » sont toujours plus marquants que les autres.

En d’autres termes, plus le cerveau est « choqué » par une situation, plus il y a de chances qu’il s’en rappelle, sauf dans certains cas d’évènements traumatiques qui peuvent, au contraire, engendrer des amnésies.

Alors qu’une histoire banale a tendance à être oubliée rapidement, une pensée perverse et sexuelle est automatiquement chargée en émotions et suscite forcément l’intérêt : « Les expériences vivantes et significatives sont évidemment plus mémorables que celles qui sont ennuyeuses. La nudité, des choses taboues, des personnes extrêmement attirantes, des choses qui nous intriguent : celles-ci attireront votre attention. » rappelle Ed Cooke.

Mais ce n’est pas la première fois que cette technique de mémorisation est utilisée : durant l’Antiquité déjà, le célèbre philosophe romain Cicéron a écrit un roman, « Rhétorique à Herennius », qui raconte l’histoire d’un avocat qui s’inventait des scènes sexuelles pour se souvenir des témoignages de ses clients : en latin, le terme « testiculi » signifie aussi bien « témoignage » que « testicules », si bien que le personnage a usé de la deuxième définition du mot pour associer une plainte à des testicules de bélier et tâcher de s’en souvenir.