Flickr/Eric Heunthep

Qu’il soit burlesque, railleur, absurde, parodique, satirique, sarcastique ou noir, l’humour d’un individu en dit long sur sa personnalité, ses préférences et son affect. Il détermine également ses relations avec les gens et ses perceptions du monde qui l’entoure.

Mais les informations que nous donne l’humour sur une personne ne s’arrêtent pas là.

Ainsi, on a découvert récemment qu’il pourrait y avoir un lien entre certains types de ce dernier et l’intelligence.

Une étude basée sur l’humour noir

En effet, des scientifiques ont associé un haut degré d’intelligence à une appréciation de l’humour noir suite à une petite étude en rapport avec le traitement complexe de l’information qui permet d’interpréter une blague peu orthodoxe.

Mais un QI plus élevé n’est pas le seul élément qui entre en jeu dans votre attirance pour l’humour noir. L’étude a démontré que les personnes les plus à l’aise avec ce style d’humour avaient les scores les plus faibles en matière d’agressivité et de mauvaise humeur.

Selon une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de Vienne : « ces résultats confirment le principe selon lequel le traitement de l’humour est sous la dépendance de facteurs à la fois cognitifs et émotionnels. Ils laissent croire aussi qu’il en est de même pour le traitement de l’humour noir, ceci serait une tâche complexe du traitement de l’information. »

Les chercheurs ont regroupé 156 hommes et femmes volontaires d’une moyenne d’âge de 33 ans et leur ont demandé d’évaluer leur compréhension et leur ressenti avec 12 caricatures humoristiques tirées de l’ouvrage The Black Book du dessinateur allemand Uli Stein, spécialiste de l’humour noir.

Pour avoir une idée du type de dessins que les participants découvraient, l’une des caricatures prend place dans une morgue où un médecin soulève le drap d’un corps qu’une femme vient identifier. « Bien sûr, c’est mon mari », dit-elle, « et sinon, quelle marque de lessive avez-vous utilisée pour avoir une telle blancheur ? »

Un autre dessin montre un homme confus se servant d’un téléphone public. La voix du téléphone dit : « c’est bien le répondeur de l’association d’aide aux patients atteints par la maladie d’Alzheimer. Si vous vous rappelez encore de quoi vous vouliez nous parler, faites-le après le bip. »

Public Domain, Pxhere

Trois groupes distincts

Les thèmes qu’abordait cette expérience allaient de la maladie au trépas, en passant par les handicaps, la guerre ou la pauvreté.

Pour chaque caricature, les participants devaient noter différentes caractéristiques comme leur côté vulgaire ou insipide, la pertinence des textes, à quel point ils ont apprécié la blague et s’ils l’ont trouvée innovante.

Ils ont aussi été testés pour plusieurs caractéristiques propres à eux, notamment le QI verbal et non verbal, les troubles de l’humeur, l’agressivité et les antécédents scolaires.

L’équipe n’a relevé aucune différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’appréciation de l’humour noir, tout comme l’âge n’influençait pas vraiment l’étude.

Mais ils ont pu mettre en évidence trois populations distinctes parmi les 156 participants en se basant sur leurs scores respectifs :

La première population avait une compréhension et une préférence modérées pour l’humour noir, une intelligence verbale et non verbale moyenne, de faibles valeurs de troubles de l’humeur ainsi que des scores d’agressivité modérés.

La deuxième population avait pour sa part une compréhension modérée de l’humour noir avec une faible préférence pour ce dernier, une intelligence verbale et non verbale moyenne, et des valeurs élevées de troubles de l’humeur et d’agressivité.

Enfin, la troisième population se distinguait avec une compréhension et une préférence élevées pour l’humour noir, une haute intelligence verbale et non verbale, pas de troubles de l’humeur à signaler et une faible valeur d’agressivité.

Cette étude a toutefois ses limites, la taille de l’échantillon étant nettement moindre.


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